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Macron-Poutine : aparté avant la finale

Sur la place Rouge, les foules bleue-blanc-rouge et à damier rouge-blanc se mêlent dans une joyeuse ambiance de supporteurs. Mais, derrière les murs du Kremlin, moins de trois heures avant le début de la finale, politique et diplomatie dominent encore le terrain.

Vladimir Poutine reçoit Emmanuel Macron. Les deux chefs d’Etat parlent bien sûr football pour lancer la conversation. « Je félicite votre équipe pour ses performances », confie le chef du Kremlin. « Je vous remercie pour votre accueil et félicite tout le pays pour l’organisation de cette coupe du monde », lui répond le président français.

Alors que Vladimir Poutine tend un énorme bouquet à son épouse Brigitte Macron, il lui répond du tac au tac. « Merci beaucoup pour les fleurs… mais ce qu’on vient prendre ici c’est avant tout la coupe ! » Sourires complices entre deux « amis » qui se tutoient et mettent en scène leurs retrouvailles, un mois et demi seulement après leur sommet à Saint-Pétersbourg.

La question syrienne 

  Aujourd’hui sous les ors du Kremlin, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron font avant tout un tour d’horizon des grands dossiers diplomatiques et un point sur les « initiatives communes » lancées en mai sous les ors impériaux. La conversation s’est tenue à huit-clos.

Elle devait durer une heure mais, commencée en retard après un premier entretien de Vladimir Poutine avec son homologue croate Kolinda Grabar-Kitarovic, elle a dû être rondement menée. Avec, pour Emmanuel Macron, une priorité : « la suite des engagements pris pour la Syrie. » Les deux présidents doivent revenir sur le « mécanisme de coordination », lancé lors de leur  rencontre à Saint-Pétersbourg . Une initiative en vue de la transition politique à Damas pour rapprocher les travaux des discussions d’Astana, orchestré par Moscou, et ceux du groupe en format réduit « small group » soutenu par les occidentaux. 

Rapprochement bilatéral 

Vladimir Poutine, lui, a tout de suite mis l’accent sur l’économie et, malgré le maintien des sanctions réciproques en quatre ans de crise ukrainienne, « la reprise des mécanismes normaux de coopération pour surmonter les difficultés ».

Quelques minutes avant le début du tête-à-tête présidentiel, Maxime Orechkine, le ministre de l’économie russe invité à la rencontre, a d’ailleurs confié aux Echos qu’aux yeux du Kremlin « le business est un axe prioritaire » pour le rapprochement bilatéral. « Il nous faut poursuivre la bonne dynamique lancée au forum de Saint-Pétersbourg », insiste-t-il. Prochain rendez-vous dans quelques jours : un groupe d’experts des deux pays pour parler des nouveaux secteurs de coopération, au-delà du pétrole et de l’automobile. 


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