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Un méthaniseur géant pour éviter l’épandage du lisier en Bretagne

Dans l’enceinte de l’abattoir Cooperl Arc Atlantique situé en périphérie de Lamballe (Côtes d’Armor) s’achèvent les travaux de construction du méthaniseur Emeraude Bio Energie. Une enveloppe de 16 millions d’euros est engagée dans cet équipement qui sera mis en service au début de 2019. Les 79 millions de kWh de gaz produits chaque année seront injectés par GRDF dans le réseau pour l’approvisionnement en énergie des 2/3 des 6.800 habitants de la ville de Lamballe.

Gestion des effluents des élevages

Ce projet va aussi réduire les émissions de gaz à effet de serre. D’après Cooperl, la baisse correspondra à l’émission de CO2 produite par plus de 14.000 voitures par an. Mais la véritable raison d’être du méthaniseur est aussi purement agricole. « Les possibilités d’épandage sur les terres des effluents des élevages sont de plus en plus limitées », indique Emmanuel Commault, le directeur général de Cooperl Arc Atlantique. Une centaine d’élevages situés dans la proximité de l’usine vont approvisionner le méthaniseur en résidus, il va également transformer une partie des eaux usées de l’abattoir. Grâce à ce projet qui produira également de l’engrais naturel, Cooperl entend résoudre en partie les difficultés liées aux projets d’agrandissement des élevages qui peuvent difficilement obtenir les autorisations publiques nécessaires. C’est pourquoi sa filiale Dénitral, qui porte le projet d’Emeraude Bio Energie, accompagne les éleveurs dans l’installation de stations biologiques de traitement des lisiers. Plus de 75 stations sont en fonctionnement.

Première région d’élevage, la Bretagne est confrontée depuis des années au traitement des effluents à la ferme. L’objectif est de limiter notamment la prolifération des nitrates dans l’eau qui sont à l’origine des marées vertes à base d’algues. La dépollution passe par la méthanisation dans les élevages. Les projets ont mis du temps à se concrétiser. Désormais, plus d’une soixantaine d’installations fonctionnent alors que continuent d’émerger des projets importants comme à Loudéac, où la collectivité et un acteur privé (Fonroche Biogaz) engagent 15 millions d’euros dans un méthaniseur de production de biogaz.

C’est le nombre de porcs abattus par an par Cooperl

Numéro un en France de l’abattage porcin, Cooperl Arc Atlantique mise de plus en plus sur l’agroécologie pour se développer et répondre aux attentes des consommateurs. Le groupe supprime progressivement les antibiotiques dans le traitement des maladies de ses 2.700 producteurs de porcs en misant sur les médicaments alternatifs. Il travaille aussi sur une réorganisation complète des élevages sur les questions d’hygiène des installations – traitement de l’air, de l’eau et autres intrants – mais aussi sur le bien-être animal

Parallèlement, le groupe coopératif qui réalise 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel multiplie les investissements de productivité face aux prix de ses concurrents allemands, danois ou même nord-américains. Il a engagé l’an dernier 80 millions d’euros dans ses usines, notamment les 8 charcuteries – Madrange, Paul Prédault… -, reprises au groupe Turenne Lafayette.

Il s’apprête à inaugurer une plate-forme de logistique pour ses produits finis et confirme la création d’une petite usine de salaisonnerie en Chine près de Pékin, un projet monté avec son partenaire local New Hope Liuhe. Une coentreprise a été créée par les deux partenaires, elle est dotée de 20 millions d’euros de fonds propres pour faire face à ses différents investissements.


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