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La lutte contre les taxis clandestins s’intensifie dans les aéroports parisiens

« Taxi, taxi ! », « Service Uber ! » Les bagages à peine récupérés, les voyageurs dans les aéroports parisiens ont souvent l’habitude d’être accostés par ces chauffeurs clandestins. Pendant que les véritables taxis sont tenus de faire la queue devant les terminaux, eux se cachent à peine. Le racolage est pourtant interdit, et la réservation obligatoire pour les VTC sur leur plateforme d’accueil. Les tarifs sont aussi fréquemment bien plus chers.

Adrien a évité de peu l’arnaque, à l’aéroport de Paris-Orly. « Un homme bien habillé, très sympathique, s’est présenté à moi comme VTC, pendant que je faisais la queue pour prendre un taxi. Tout était crédible. » A la fin de la course, à Nation, il lui réclame 70 euros (deux fois plus que le tarif légal) en espèces. « J’ai appelé la police pour être sûr du tarif, avant de retirer de l’argent au distributeur. Il s’est alors enfui. »

Pour sensibiliser les voyageurs et rappeler les règles, le groupe ADP (gestionnaire des aéroports) a déployé des centaines d’affiches dans les halls, avec des messages traduits en anglais et chinois. Le volet répressif est confié à la préfecture, qui multiplie les opérations pour contrecarrer cette activité illégale.

Deux fois plus de délits constatés

Habillés en civils, près de 80 « Boers » (la police des taxis) travaillent au quotidien pour prendre ces chauffeurs en flagrant délit. Des opérations conjointes avec différents services de l’Etat ont par ailleurs lieu chaque semaine.

Selon la Préfecture de police, 62 délits pour exercice illégal ont été constatés depuis le début de l’année, contre 31 à la même période en 2017 (soit deux fois plus). 1.222 racoleurs ont été évincés au cours d’opérations communes dans les terminaux.

pour les courses de taxi entre l’aéroport d’Orly et Paris « Rive droite »/Paris « Rive gauche »

Le retour « gilets bleus » en aéroport

La situation reste pourtant « catastrophique » à en croire Nordine Dahmane, secrétaire général de FO Taxis : « Ces opérations n’ont un impact que très limité. Les fraudeurs sont très organisés, ils se préviennent entre eux sur WhatsApp quand la police arrive. »

Il se réjouit cependant du retour imminent du dispositif des « gilets bleus », qui n’avait pas été renouvelé par l’Etat en 2017. Concrètement, les taxis seront de nouveau présents dans les aéroports, à proximité des sorties, pour faire de la prévention et éviter le racolage. Ils seront reconnaissables à leurs chasubles bleues, « Taxi Officiel Aéroport » au dos. La nouvelle convention doit être signée dans les prochaines semaines.

Pour l’heure, les chauffeurs clandestins encourent jusqu’à 15.000 euros d’amende et un an de prison.


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