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La Compagnie des Alpes nettoie le glacier de Tignes

Fin août, 120 volontaires ont collecté 5 tonnes de déchets dits « légers » sur le glacier de Tignes. Des rotations d’hélicoptères les ont ensuite évacués. Baptisée « Altitude Expérience » et dotée d’un budget de 17 millions d’euros, cette action n’est que la première étape de l’aménagement qui va se poursuivre jusqu’en 2020. Dans les entrailles de glace à plus de 3.000 mètres d’altitude, plus de 20 tonnes sont à enlever. Reste à savoir comment.

La solution, toujours à l’étude, pourrait être d’utiliser des dameuses durant l’hiver. Le Parc de la Vanoise a géolocalisé et répertorié 37 installations et zones d’enfouissement. Sans oublier 44 zones de friches : des bouts de pylônes, des verrous de 1 mètre de diamètre, des câbles, des piliers en béton. Autant de fossiles de trente années d’exploitation d’un domaine skiable. « Autrefois, on enterrait les déchets et la neige recouvrait tout », explique Jacques Muller, responsable de l’opération pour la STGM,  filiale de la Compagnie des Alpes . Et jusqu’à présent, les acteurs qui se sont préoccupés d’enlever les vieux équipements sont l’ONG Mountain Wilderness et la société Lafuma qui nettoie avec d’autres la mer de glace. Depuis 2002, l’ONG a enlevé 472 tonnes de déchets dans le cadre d’une quarantaine de chantiers.  

Télécabines vitrées

A Tignes, le glacier de la Grande Motte, joyau du domaine skiable, fond de 2 mètres par an. «  Ici, le phénomène du réchauffement s’exprime à la puissance 10 et de façon exponentielle », explique Eva Aliacar, directrice du Parc national de la Vanoise. Le glacier de la Grande Motte et son téléphérique se situent en zone centrale du parc, en pleine Réserve naturelle de Tignes-Champagny. Depuis des dizaines d’années, protecteurs et exploitants se regardaient en chien de faïence et menaient une guerre larvée. 

Avec l’opération Altitude Expérience, s’opère un changement de paradigme : le PNV met en oeuvre son expertise scientifique, la STGM devient le premier exploitant de remontées mécaniques à vouloir magnifier un paysage, rendre réversibles ses installations et informer les visiteurs sur la biodiversité et l’environnement. Ce qui correspond à une des missions du parc qui est l’éducation. « Pour protéger il faut que les gens comprennent les écosystèmes », explique la directrice du parc.

Car, outre le nettoyage, le projet compte une valorisation touristique du site dont le glacier se trouve entre 3.032 et 3.456 mètres d’altitude. La station a rénové son téléphérique de la Grande Motte et les nouvelles télécabines sont vitrées et ouvertes pour permettre d’admirer le paysage. Au sommet, des plates-formes de verre vont donner le vertige des altitudes, tandis qu’à l’intérieur de la gare d’arrivée rénovée, toute une documentation sera exposée. Comme un musée en plein ciel.


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