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Pourquoi le taux d’emploi des seniors tarde à grimper

En France, seuls 30 % des 60-64 ans travaillent, contre 42 % en moyenne dans l’Union européenne. Pourquoi leur taux d’emploi est-il  encore si faible , alors que l’âge de départ à la retraite ne cesse de reculer ? Un rapport de France Stratégie rendu public ce lundi fait le point sur la question. Pas de propositions dans ce document, juste un état des lieux, sur un sujet stratégique au moment où le gouvernement veut  refondre le système de retraite .

Les quinquagénaires qui ont été durablement exposés à des pénibilités physiques sont moins souvent en bonne santé et en emploi à cet âge, notent les auteurs, parmi les freins à l’emploi.

Des discriminations

Cependant, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) considère que la détérioration de l’état de santé n’explique qu’une petite fraction de la forte baisse des taux d’emploi avec l’âge. A partir de 60 ans, le taux de participation au marché du travail est plus faible en France que dans le reste de l’OCDE, en comparant des populations ayant la même espérance de vie résiduelle.

Les seniors subissent aussi des discriminations. Par exemple, ils accèdent moins à la formation – mais à cet égard la France est plutôt plus généreuse que d’autres pays. Et trois managers sur quatre disent qu’avoir plus de 55 ans est un critère défavorable à l’embauche.

La charge d’enfants et de parents âgés

Autre frein à l’emploi potentiel, la charge des proches. Comme la fin des études survient plus tard, mais aussi la maternité, la retraite, le décès, les seniors doivent de plus en plus souvent gérer simultanément des enfants et des parents âgés. Mais cela peut aussi les inciter à conserver un salaire.

Enfin, les règles du système de retraite structurent fortement les choix des assurés. A cet égard, l’âge du taux plein joue un rôle au moins aussi important que l’âge minimum. Les décotes et surcotes sont méconnues. Le cumul emploi-retraite est à double tranchant, avec des personnes qui choisiront le temps partiel au lieu de rester à temps plein. Quant au relèvement de l’âge d’ouverture des droits à 62 ans, il s’est traduit pour la moitié des personnes concernées par des situations de non-emploi, chômage, maladie, invalidité ou sans activité.


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