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Le Tarn vise 10 % de sa consommation en biogaz

Le syndicat mixte de traitement des déchets du Tarn, Trifyl, va investir plus de 60 millions d’euros pour produire du biogaz injecté dans le réseau. Il vient de signer un contrat de raccordement avec le transporteur de gaz Teréga pour fournir 600 mètres cubes/heure, soit 10 % des besoins du Tarn. La production sera obtenue avec les déchets ménagers de 448.000 habitants. Une canalisation de 3 kilomètres, d’un coût de 2,5 millions d’euros, reliera l’usine de méthanisation au réseau à Graulhet. L’acheteur du gaz n’est pas encore choisi, mais l’Etat garantit l’achat pendant quinze ans à un tarif préférentiel de 7 centimes le kilowattheure.

Trifyl produit déjà du  méthane avec les déchets enfouis dans des alvéoles étanches. Ce bioréacteur alimente une centrale de cogénération qui fournit de l’électricité (24 millions de kilowattheures par an) et de la chaleur. Mais la loi de transition écologique l’oblige à changer de modèle : le stockage des déchets devra diminuer de moitié entre 2010 et 2025 et la taxe générale sur les activités polluantes grimpera de 19 à 65 euros la tonne entre 2018 et 2025. L’autorisation d’exploiter du bioréacteur baissera de 180.000 à 80.000 tonnes par an. « Nous devons donc passer à une usine plus performante et hors sol », explique Daniel Vialelle, président du syndicat.

Trifyl a lancé un appel d’offres pour sélectionner l’industriel qui construira l’usine de méthanisation et l’exploitera pendant cinq ans. Quatre groupements autour d’Urbaser, Tiru (EDF), Vinci et Coved sont présélectionnés et le lauréat sera choisi en avril 2019. L’usine d’une capacité de 121.000 tonnes de déchets par an sera mise en service en 2022. Elle produira trois fois plus de gaz que l’actuel bioréacteur, mais il devra être purifié pour le réseau. Un ou deux digesters rapides feront fermenter les déchets en trois semaines. Le site comprendra aussi un centre de tri et une unité de transformation des plastiques, textiles et papiers en combustible solide de récupération. Il ne restera que 20 % de rebuts, qui seront enfouis.

Nouveau gazoduc

L’investissement s’élèvera entre 60 et 70 millions d’euros. « L’objectif est que le traitement coûte moins cher que l’enfouissement à terme, affirme Daniel Vialelle. Nous voulons arriver à 100 euros la tonne après la vente du gaz qui pourra rapporter jusqu’à 40 euros. Notre coût actuel d’enfouissement est de 60 euros la tonne, mais il passerait à 130 euros en 2025 avec la hausse des taxes. »

De son côté, le transporteur de gaz en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine Teréga vient de renforcer son réseau. Il a ouvert le 15 octobre un gazoduc de 62 kilomètres entre les Landes et le Gers pour augmenter le transfert Est-Ouest, en investissant 152 millions d’euros. Cette hausse de la capacité s’inscrit dans la création de la  zone unique de marché du gaz entre le nord et le sud de la France avec un tarif identique à partir du 1er novembre.


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