EconomiePME - Régions

Abéo rachète l’américain Fun Spot et se renforce dans le « sportainment »

C’est la septième acquisition du groupe d’équipements sportifs implanté à Rioz (Haute-Saône) depuis son entrée en Bourse, en octobre 2016. Une opération qui le renforce dans le « sportainment », cette évolution des pratiques sportives vers moins de compétition et plus de jeux et de loisirs. « Un phénomène de société partout dans le monde, constate Olivier Estèves, le président d’ Abéo . Ce développement nous intéresse et nous avons le savoir-faire pour y répondre, sans délaisser notre activité historique sur la pratique sportive axée sur la compétition jusqu’à un haut niveau. »

Abéo, dont les marques emblématiques, Gymnova et Spieth, sont régulièrement présentes aux épreuves des JO, vient de racheter Fun Spot Manufacturing LLC. Cette société américaine implantée dans l’Etat de Géorgie conçoit, produit et distribue des équipements pour les « amusement parks » et notamment les « trampolines parks », où les trampolines sont souvent associés à des modules Ninja Warrior (parcours d’obstacles) et des murs d’escalade – un autre des savoir-faire d’Abéo, avec sa marque Clip’n Climb. Fun Spot emploie 180 personnes réparties dans ses deux usines d’Hartwell, et dispose par ailleurs d’un bureau de design en Inde comptant 48 personnes. La société est un acteur majeur du sportainment mondial, compte une base installée de 460 parcs sportifs et ludiques dans le monde et devrait réaliser un chiffre d’affaires 2018 de 40 à 50 millions de dollars.

Trois implantations américaines

Plusieurs acheteurs étaient en lice, mais le profil similaire d’entreprise familiale d’Abéo a sans doute fait la différence, estime le dirigeant d’Abéo. « Nous sommes nous-mêmes des industriels, nous parlons développement et non optimisation à court terme », confie-t-il. Fun Spot connaît une croissance qui nécessite un fort développement à l’international et ses dirigeants ont fait le choix de passer la main. Abéo – qui compte désormais près de 1.800 salariés, dont 425 en France – dispose maintenant de trois implantations sur le marché nord-américain, où le sport, et encore davantage le sportainment, est essentiellement financé par des investissements privés, contrairement au marché français, encore dominé par le tissu associatif largement financé par l’argent public.

Ces financements privés sont également prépondérants sur le marché chinois, où Abéo a déjà pris position, notamment pour les murs d’escalade. Avec le renfort de Fun Spot, le groupe franc-comtois a plus que jamais en ligne de mire les 300 millions d’euros de chiffre d’affaires qu’il vise pour 2020. Au 31 mars 2018, il affichait 187,9 millions d’euros pour l’exercice clos, dont 71 % réalisés à l’export.


Continuer à lire sur le site d’origine