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La Belle-Iloise à la conquête du pays du poisson

L’appétit nippon pour le poisson ouvre des perspectives pour les conserveries françaises. C’est du moins l’espoir nourri par Guyader et la Belle-Iloise, deux fabricants français emmenés au Japon par bpifrance. Un défi de taille pour la Belle-Iloise, conserverie basée à Quiberon (Morbihan), dont le système de distribution directe tranche avec les pratiques japonaises.

Deuxième métier

L’entreprise, qui réalise 50 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 350 salariés employés (650 en haute saison), s’appuie en effet sur son réseau de 80 magasins pour vendre au grand public ses soupes de poissons, tartinables et autres conserves de sardines. «  Au départ, nous n’avions qu’un métier, la conserverie, mais en 1967, mon grand-père a créé son premier magasin pour ne pas avoir à traiter avec les grandes surfaces. Ce qui nous a finalement donné un deuxième métier, celui de distributeur », raconte Caroline Le Branchu, la dirigeante de ce groupe resté familial depuis 1932.

Cette relation directe au producteur et au consommateur est devenue la marque de fabrique de la Belle-Iloise . Les boutiques, qui comptent une centaine de produits, font office de laboratoire et le groupe, libéré de la pression de la grande distribution, ajuste ses prix. «  Nos prix sont justes, avec des marges sans excès, ce qui signifie que quand le prix des métaux, de l’huile d’olive ou même du poisson, augmente, comme récemment, nous pouvons le répercuter et l’expliquer », fait valoir Caroline Le Branchu.

Positionnement haut de gamme

Ce positionnement haut de gamme, conjugué à une inclination pour la gastronomie, a poussé la Belle-Iloise à ouvrir, en 2016, un restaurant à Nantes. En dépit d’une fréquentation inégale, la dirigeante ne renonce pas à trouver la martingale pour attirer des clients. L’expédition japonaise lui a d’ailleurs fourni des idées «  inspirantes » pour ses boutiques.

En revanche, elle ne lui a pas encore permis de lever les obstacles qui pèsent sur sa distribution au Japon. Aujourd’hui, un seul importateur est sur les rangs et les chiffres sont modestes. Les conserves bretonnes sont vendues à un prix très élevé. Impossible de les faire fabriquer sur place, sauf à y perdre son ADN, ou de diminuer le nombre d’intermédiaires. «  Il nous faut peut-être communiquer davantage », analyse Caroline Le Branchu. Laquelle, après avoir maillé le littoral et les grandes villes de ses boutiques bleu et blanc, n’entend pas renoncer à passer les frontières.


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