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« Gilets jaunes » : des blocages maintenus ce lundi

Les « gilets jaunes » ne désarment pas. Quelques heures après  la prise de parole du Premier ministre Edouard Philippe , qui a déclaré, dimanche soir sur « France 2 », entendre la « souffrance » tout en affirmant sa volonté de maintenir le cap sur la taxation des carburants, des points de blocages persistaient sur les routes de France ce lundi matin.

Selon « France Info », plusieurs axes autoroutiers étaient concernés. Déjà perturbée au cours du week-end, la circulation était à nouveau fortement ralentie sur l’A6, au niveau du péage de Limas, à hauteur de Villefranche-sur-Saône.

Dans les Hauts-de-France, une manifestation a provoqué la fermeture de l’A16 en direction de la Belgique, à hauteur de Calais. La préfecture signalait également des actions sur les autoroutes A2 et A23. Dans le Territoire de Belfort, l’A36 était coupée au péage de Fontaine. Dans les Bouches-du-Rhône, le réseau Vinci Autoroutes faisait état d’une opération de filtrage sur l’A8, à Aix-en-Provence.

Trois dépôts pétroliers bloqués

A Bordeaux, le pont d’Aquitaine sur l’A630 était toujours fermé à la circulation. Les péages de Virsac, sur l’A10, et de Langon, sur l’A62 étaient eux aussi touchés, selon la préfecture de Gironde, qui signalait la présence de barrages filtrants sur la rocade de la ville.

Selon « France Bleu », au moins trois dépôts pétroliers ont été bloqués à Vern-sur-Seiche, près de Rennes, La Pallice, à La Rochelle et à Fos-sur-Mer. D’autres opérations ont eu lieu sur des axes secondaires, notamment sur la N73, à Chalon-sur-Saône, sur la N7, à la sortie de Valence, ainsi qu’au sud de Rouen, en Normandie.

L’ambiance était également tendue à La Réunion où 31 barrages de « gilets jaunes » restaient en place à la mi-journée, après une nuit marquée par des violences. Six membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés lors d’interventions, et 19 personnes ont été interpellées. La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a lancé sur la chaîne « Public Sénat » un « appel au calme » et à la « responsabilité ».

Critiques contre Edouard Philippe

Au premier jour de la mobilisation des « gilets jaunes », samedi, 287.710 personnes ont participé à plus de 2.000 actions sur tout le territoire. Une manifestante a été tuée par une automobiliste sur un barrage dans l’Isère et 400 personnes ont été blessées sur l’ensemble du territoire. Dimanche, 150 points de blocages ont été répertoriés.

Ce lundi matin, droite et gauche se sont relayées pour critiquer l’intervention d’Edouard Philippe dimanche soir. « Il a tort car cela exacerbe la colère », a réagi la porte-parole des Républicains, Laurence Sailliet, sur « France Info ». « Edouard Philippe a bien parlé… pour ne rien dire. Le boxeur est fatigué : l’esquive ne suffit pas après deux jours d’insurrection citoyenne », a de son côté jugé Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise.

Les routiers se tiennent à l’écart

Espéré par les manifestants, le soutien des transporteurs routiers n’arrivera pas. « Les organisations professionnelles entendent rappeler que les entreprises de transport ont pris leurs responsabilités en ne se joignant pas au mouvement », a indiqué ce lundi dans un communiqué la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), première organisation du secteur.

Déplorant que des camions soient pris « dans divers blocages et barrages », la FNTR et ses alliés (TFL, Unostra et Chambre syndicale du déménagement) ont appelé le gouvernement « à prendre ses propres responsabilités, soit en entamant un processus de négociation avec les gilets jaunes, soit en faisant respecter la liberté de circulation des opérateurs économiques ». « Dans tout autre cas, les organisations professionnelles du transport routier de marchandises interviendront pour préserver les intérêts des transporteurs et la sécurité de leurs personnels », ont-ils menacé, sans autre précision.


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