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À l’université de Cergy-Pontoise, des formations entièrement en anglais pour attirer les étudiants étrangers

Développer les cursus en anglais fait partie des pistes envisagées par le gouvernement pour attirer davantage d’étudiants étrangers dans les universités françaises.

Le Premier ministre Édouard Philippe doit annoncer lundi 19 novembre des mesures pour attirer davantage d’étudiants étrangers dans les universités françaises. La France est aujourd’hui le quatrième pays d’accueil dans le monde, avec plus de 300 000 étudiants internationaux chaque année. Mais elle risque de décrocher, face à la concurrence d’autres pays aux stratégies plus offensives.

Parmi les pistes, il y a la simplification des procédures administratives pour les visas par exemple, mais aussi davantage de cursus en anglais. Certaines universités proposent déjà cette dernière solution, comme celle de Cergy-Pontoise. Parmi les quelques cursus proposés entièrement en anglais, il y a le master physique. Malakias, étudiant chilien, est inscrit dans cette formation. Pour lui, étudier en anglais était une condition sine qua non. « Je ne pense pas que je serais venu en France sinon, admet le jeune homme. Je parle un peu français mais pas assez pour suivre des cours en master, donc j’aurais choisi un autre pays.

Pour attirer des étudiants étrangers, c’est fondamental de proposer un cursus en anglais, c’est quand même la langue la plus parlée dans le mondeMalakias, étudiant chilienà franceinfo

Le constat est partagé par le vice-président de l’université chargé de la formation. Cergy-Pontoise compte aujourd’hui 600 étudiants étrangers sur 20 000 au total. Patrick Courilleau voudrait faire mieux, mais c’est encore compliqué. « Les programmes qui proposent plus de cours en anglais ont un niveau d’étudiants internationaux qui est bien supérieur aux autres cursus », reconnaît-il. « Le frein majeur est le frein psychologique. À l’université, la grande majorité des enseignants sont des enseignants chercheurs. Ils ont des réticences sur le fait de passer d’un cours français à un cours en anglais, ils ont l’impression qu’ils vont manquer de pédagogie. »

Développer davantage de cursus en anglais est indispensable, mais pas suffisant pour attirer et garder des étudiants étrangers. L’autre point noir du système universitaire français est clairement administratif selon Druba, étudiant népalais. « Pour les papiers, ça prend bien trop de temps, déplore-t-il. Je suis arrivé en France deux mois avant la rentrée pour avoir les papiers, mais je ne les ai jamais eus à temps. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais ça n’arrive pas dans les autres pays. Si on avait nos papiers à temps, on pourrait par exemple travailler plus rapidement, car on en a besoin pour décrocher un job. »

Simplifier les démarches est donc bien nécessaire, de l’avis de tous ici. D’ailleurs, sans attendre les annonces d’Édouard Philippe, l’université de Cergy-Pontoise a déjà testé un guichet unique réunissant la préfecture, la sécurité sociale et les services de l’immigration.


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