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France : le coût de l’absentéisme au travail évalué à 107 milliards d’euros par an

L’addition est salée. Le « coût caché de l’absentéisme au travail » s’élève à 107,9 milliards d’euros par an en France, soit 4,7 % du PIB, estime l’institut Sapiens, un think tank libéral,  dans une étude publiée mercredi .

Pourquoi un coût « caché » ? « Car celui-ci n’est jamais comptabilisé, ni dans les comptes de résultat, ni dans les budgets », regrettent les auteurs. Qui rappellent que ces milliards « manquent aux entreprises, à l’Etat et, en bout de course, à la croissance française ».

Disparités entre public et privé

Les auteurs se sont penchés sur plusieurs études calculant le taux d’abstentionnisme des salariés français (Ayming-AG2R La Mondiale, Sofaxis, DRH des grandes collectivités). Ils ont ensuite estimé le coût des salaires versés aux absents et de leur non production ou encore le temps passé par les collègues à colmater les brèches.

Résultat : le coût caché moyen de l’absentéisme s’établirait chaque année à 4.059 euros par salarié. En multipliant ce chiffre par 26, 6 millions, soit la population active française, on obtient donc une facture de 107,9 milliards par an.

Il existe de fortes disparités au niveau de l’absentéisme entre salariés du public et du privé, soulignent les auteurs de l’étude. Les premiers sont absents 17,8 jours par an, contre 10,1 jours pour les seconds. Dans le détail, le coût moyen des absences s’élève ainsi à 3.521 euros par salarié et par an dans le privé, et à 6.223 euros dans le public.

Selon les auteurs, il existe un absentéisme « incompressible » en France qui se situerait « entre 2 % et 2,5 % des heures travaillées ». Cet absentéisme est lié aux congés pour maternité ou à des maladies comme la grippe.

Problèmes de management

Mais l’absentéisme élevé qui touche la France est surtout lié à des défauts de management, estiment les auteurs. Et de lister le manque de considération, une organisation du travail défaillante, une communication inadaptée ou encore une mauvaise gestion du temps, qui pèsent au final sur les salariés.

Aussi l’institut Sapiens appelle-t-il à une révolution managériale qui permettrait « entre autres progrès socio-économiques, une meilleure croissance et l’autofinancement d’augmentations substantielles des salaires » pour les employés.


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