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Le buzz des Etats-Unis : Washington rétrograde le statut de l’Union européenne

Le timing n’était pas optimal. Mardi, alors que la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, devait  rencontrer son homologue américain à Washington pour des négociations ardues, le média allemand « Deutsche Welle » a révélé que Washington avait rétrogradé le statut de l’Union européenne au rang de simple organisation internationale.

Si l’information a été connue mardi, les faits remontent en réalité à la fin 2018. Après avoir constaté que son ambassadeur auprès des Etats-Unis, David O’Sullivan, n’était pas invité à certains événements, l’Union européenne a eu la confirmation de ce changement de statut début décembre, lors des funérailles de l’ancien président américain, George H.W. Bush.

Le choc des funérailles

David O’Sullivan, généralement appelé parmi les 30 premiers représentants d’Etats, avait alors été appelé vers la fin de la liste de 150 diplomates. Une source à Washington a confirmé à « Deutsche Welle » que le statut de l’Union européenne avait, de fait, été rétrogradé à celui d’une organisation internationale.

Depuis 2016, l’Union européenne jouissait auprès de l’administration américaine d’un statut comparable à celui d’un Etat. La parenthèse est donc refermée, sans que ce revirement n’ait fait l’objet de la moindre déclaration formelle de la part des autorités des Etats-Unis. Mardi, l’Union européenne a fait savoir qu’elle était « en pourparlers » avec Washington sur ce sujet.

« Quels que soient les désaccords politiques avec l’administration américaine, nous restons des amis des Etats-Unis et cette amitié ne va pas s’étioler », a déclaré une porte-parole de la Commission européenne.

Franche hostilité

Cette rétrogradation est la dernière manifestation d’une franche hostilité de Donald Trump à l’égard de l’Union européenne, qu’il a présentée comme jouant un rôle d’« ennemi » des Etats-Unis, en raison notamment de  l’excédent commercial de l’Union européenne vis-à-vis des Etats-Unis. Le président américain s’est également réjoui du Brexit et a multiplié les déclarations agressives à l’égard des Européens, accusés de ne pas dépenser assez pour leur propre défense.

Les négociations bilatérales sur le sujet commercial sont d’ailleurs ardues, les deux parties ayant défini, à l’été 2018, une feuille de route pour négocier notamment un mini accord commercial cantonné aux sujets industriels, mais Washington menace toujours de taxer lourdement l’automobile européenne. Les Etats-Unis ont mis en oeuvre, par ailleurs, des taxes de respectivement 25 % et 10 % sur l’acier et l’aluminium européens.


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