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Unédic une négociation impactée par le mouvement des « gilets jaunes

Au départ, l’exécutif comptait ajouter une nouvelle réforme à la hussarde de  l’assurance-chômage aux mesures négociées entre le patronat et les syndicats quelques semaines avant. Mais en juillet dernier, confronté, déjà, à un problème d’image, Emmanuel Macron a changé son fusil d’épaule, appelant, devant le Congrès, les partenaires sociaux à négocier à nouveau sur l’assurance-chômage. Le cahier des charges imposé par le gouvernement au patronat et aux syndicats à la rentrée annonçait une potion très indigeste pour les représentants des entreprises, l’épée de Damoclès d’un bonus-malus sur les contrats courts pour les organisations de salariés, l’obligation de réaliser au moins un milliard d’économie par an sur l’indemnisation des chômeurs. Avec la menace, sinon, d’une reprise en main du régime par l’Etat.

Un exécutif très affaibli

Mais les « gilets jaunes ont changé la donne. Les syndicats ont désormais l’intention de ne pas respecter l’ordonnance prescrite par un exécutif très affaibli. Pas question de courir le risque d’un effet type APL « si des chômeurs perdent 10 à 15 euros sur un mois . « Les seules économies qu’on pourrait acter sont des économies indolores pour les chômeurs , affirme un syndicaliste réformiste, même s’il reconnaît que le risque que l’Etat décide de prendre la main perdure.

Reste à savoir si le patronat va accepter de bouger de son côté. Pour desserrer l’étau du bonus-malus, dont la menace n’a pas faibli, il ne peut mettre en avant une réelle dynamique de négociation dans les branches. Il n’a pas tenu la promesse faite en 2017  trop peu d’accords , alors que le sujet est sur leur table depuis des mois, et pas dans les secteurs les plus concernés. Il a tenté d’élargir le champ de la discussion ce mercredi, en proposant d’ajouter de nouveaux sujets à la négociation. Pas moins de quinze thèmes ont été mis sur la table. Jusqu’à la formation professionnelle.

La balle dans le camp du patronat

Les organisations de salariés craignaient avant l’ouverture de la séance que le Medef les « balade ». « Geoffroy Roux de Bézieux nous a dit qu’il ne voulait plus négocier au niveau interprofessionnel », rappelait le président de la CGC, François Hommeril. « Pour conserver un maximum de souplesse sur les contrats, il essaie de déplacer le sujet sur les situations individuelles des salariés », notait un de ses homologues tandis que Denis Gravouil, de la CGT mettait en garde contre un « marché de dupes ». La proposition a fait long feu. La balle est dans le camp du patronat.


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