Economie

La Mairie de Lyon présente aux entreprises sa politique d’achats responsables

Jeudi, Octobre 7, 2021 – 16:40

Une centaine d’entreprises a répondu la semaine dernière à l’invitation de la Mairie de Lyon qui souhaitait présenter la façon dont elle compte orienter ses achats (200 millions d’euros par an !) pour les rendre plus responsables.

Les élus étaient un peu déçus de ne pas avoir rencontré beaucoup de représentants du bâtiment parmi les entreprises intéressées de découvrir les nouvelles tendances d’achat, alors que c’est un secteur essentiel dans les commandes d’une commune comme Lyon. Ces mêmes élus, le maire Grégory Doucet, sa première adjointe Audrey Hénocque, Sylvain Godinot (patrimoine et transition écologique) et Camille Augey (commerce et emploi) ont passé une matinée à présenter le nouveau Schéma de Promotion des Achats Socialement et Écologiquement Responsables (Spaser), qu’ils veulent plus poussé que le précédent.

On l’aura deviné, ces achats seront plus verts, privilégiant des produits et services limitant les impacts climatiques et environnementaux sur l’ensemble de leur cycle de vie : limitation des gaz à effet de serre et des déchets, économie de ressources, respect de la biodiversité. Ils favoriseront aussi davantage l’inclusion sociale : égalité des sexes, diversité, insertion, conditions de travail chez les fournisseurs. Ainsi que l’efficience économique : besoin réel, achat sobre et qualitatif, possibilité de développement pour les entreprises locales…

Augmenter l’incidence de l’empreinte carbone dans la commande publique

« Les achats publics sont un levier majeur d’orientation de l’économie (…) et il s’agit que les responsables économiques y voient des opportunités » explique Grégory Doucet qui estime par ailleurs « qu’à Lyon, il y a déjà beaucoup d’entreprises impliquées ». Audrey Hénocque parle d’une démarche gagnant-gagnant et souligne que ce Spaser a été concocté en associant de nombreux partenaires comme les chambres consulaires. « Nous avons des objectifs précis et des indicateurs. Nous rendrons des comptes au conseil municipal et aux entreprises », poursuit-elle. Parmi ces objectifs précis, Sylvain Godinot cite la baisse de l’empreinte carbone « qui sera un critère dans tous les marchés avec 10 à 15 % des points attribués au minimum et parfois 30 %, alors que dans le précédent schéma, on était entre 0 et 5 ».

Les nouvelles prescriptions sont très nombreuses et touchent tous les domaines. Par exemple, dès l’année prochaine, sera déterminée une proportion d’achats issus du réemploi ou intégrant beaucoup de matières recyclées. Dès 2023, la part des marchés intégrant un dispositif d’insertion sera de 30 %. Dès 2024, 30 % des marchés de prestation intellectuelle s’effectueront par des moyens de déplacements décarbonés et 100 % des événements devront inclure une démarche zéro déchet.

De gros efforts à faire dans la rénovation immobilière

Dans le BTP (67 % des investissements), tous les marchés devront intégrer des considérations environnementales allant au-delà de la nouvelle réglementation dans le neuf. Si Sylvain Godinot admet que beaucoup a déjà été fait sur ce plan-là (le Grand Lyon a été précurseur de référentiels environnementaux dans les bâtiments tertiaires), il estime que des efforts sont à fournir de manière plus intense sur les rénovations. Il cite par exemple la Bibliothèque municipale, en cours de rénovation : la première moitié a été isolée avec du polystyrène. Avec l’arrivée de la nouvelle équipe, la deuxième moitié (17 étages) est isolée avec du chanvre. « Un bon moyen de renforcer la filière », commente-t-il.

Commune
LYON (VILLE)