Economie

L’œil du marché : « Le durcissement de la politique monétaire est maintenant lancé »

La Bourse de Paris évoluait en nette baisse, de 1,25 %, mardi dans les premiers échanges. L’indice vedette CAC reculait nettement de 82,50 points, à 7.016,50 points vers 9H30. La veille, il avait perdu 0,10 %.

Le Dax de la Bourse de Francfort chutait de 1,35 % à 15 897.93 points, vers 9h35 (8H35 GMT). Le FTSE-100 de la Bourse de Londres perdait 0,60 % à 7 211.85 points, et le Bel 20 de la Bourse de Bruxelles dégringolait de 1,37 % à 4 146.10 points.

La cote parisienne est sur la voie d’une quatrième séance de baisse consécutive, ce qui n’était plus arrivé depuis la mi-août.

« Les probabilités de hausse de taux d’intérêt [directeurs] ont repris l’ascendant » après la reconduction à la tête de la Réserve fédérale américaine (Fed) de Jerome Powell, remarque John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud.

« Le durcissement de la politique monétaire est maintenant lancé. Et la pression est d’autant plus forte que la Maison Blanche suit désormais de près l’évolution de l’inflation », ajoute aussi Tangi le Liboux, analyste de courtier Aurel BGC.

Jerome Powell, qui doit encore être confirmé par le Sénat, a assuré lundi que la Fed agirait pour que l’inflation ne « s’enracine pas » alors que le rythme de la hausse des prix est le plus rapide depuis des décennies.

Les marchés anticipent donc désormais une première hausse des taux d’intérêt de la Fed plus tôt qu’il y a quelques semaines, et ainsi qu’une réduction plus forte de son soutien à l’économie. En conséquence, les rendements sur le marché obligataire ont monté, et le dollar s’est renforcé.

Par ailleurs, « l’évolution de la pandémie fait son retour dans les salles de marché comme principal point d’attention », note aussi Christopher Dembik, directeur stratégie et macro-économie de Saxo Banque. Ainsi, l’Allemagne s’est vivement inquiétée lundi de l’essor des contaminations au Covid-19, qui a conduit Washington à déconseiller aux Américains de s’y rendre.

« La situation sur le front de la pandémie se tend en France. Nous n’éviterons certainement pas de nouvelles mesures de restriction », estime aussi M. Dembik, ce qui risque de fragiliser le rythme de la reprise économique.

La croissance de l’activité du secteur privé en France s’est accélérée au mois de novembre grâce aux services, selon un indice provisoire publié mardi par le cabinet IHS Markit.

Malgré un repli de la production manufacturière, l’indice Flash qui mesure cette activité a atteint son niveau le plus élevé en quatre mois, à 56,3 contre 54,7 en octobre, précise le cabinet. Une valeur supérieure à 50 marque une expansion de l’activité, une valeur inférieure à ce niveau indique une contraction.