Economie

Telecom Italia perd son CEO et recule en Bourse

Luigi Gubitosi, directeur général depuis novembre 2018 du plus grand groupe italien de télécoms, a été remplacé par Pietro Labriola, qui dirigeait les activités brésiliennes de la société.

Le conseil d’administration de Telecom Italia (TIM) a également mis sur pied un comité ad hoc pour étudier la proposition faite lundi par le fonds KKR, une « manifestation d’intérêt » non contraignante d’un montant de près de 11 milliards d’euros, pour racheter la totalité du capital de Telecom Italia. D’après des sources proches de la transaction, KKR attend la décision du conseil sur son offre.

Ce coup de théâtre n’en est pas vraiment un alors que Vivendi, actionnaire principal de Telecom Italia depuis 2015, avec aujourd’hui 23,75 % du capital, se montrait très critique de la gestion de M. Gubitosi, qui n’a pas été en mesure d’inverser la baisse du cours des actions de Telecom Italia.

Le groupe contrôlé par le magnat breton des affaires Vincent Bolloré, qui jugeait l’offre de KKR sous-évaluée, « n’a aucune intention de céder sa participation » dans l’opérateur italien, avait déclaré un porte-parole de Vivendi à l’AFP mardi. Contactée par l’AFP, la société française a refusé de commenter.

Retard dans la fibre optique

Onze des quinze administrateurs, dont ceux de Vivendi, avaient demandé cette convocation du conseil d’administration vendredi, afin d' »interpeller la direction » – qu’ils soupçonnaient même d’être allée chercher KKR – sur les résultats décevants du groupe, avait confié une source proche du géant des médias. Les difficultés opérationnelles de Telecom Italia, qui a vu son bénéfice net s’effondrer de 98,1 % sur les neuf premiers mois de l’année à 22 millions d’euros, viennent notamment d’un retard dans le déploiement de la fibre optique, divisée dans la péninsule en deux réseaux concurrents.

Alors que des médias italiens évoquaient un éventuel abandon de ce projet par l’État italien, Tim avait assuré fin juillet « poursuivre son dialogue » avec le deuxième actionnaire principal CDP « pour définir des initiatives stratégiques communes visant à accélérer la numérisation du pays dans différents domaines, y compris le réseau« . La prise de contrôle de Tim par KKR nécessiterait le feu vert du gouvernement italien, l’activité de Telecom Italia étant considérée comme un actif stratégique national.

KKR possède déjà 37,5 % de Fibercop, une co-entreprise détenue avec Tim et la société italienne Fastweb qui développe la fibre optique dans la péninsule. L’opérateur reculait en Bourse ce lundi matin (plus de 2 % de recul).