Economie

De nouvelles règles pour les kots bruxellois: « Les étudiants méritent mieux qu’une cage à poule »

La Ville de Bruxelles a récemment présenté ses nouvelles recommandations en matière de logements étudiants. Sans être contraignantes, ces nouvelles instructions ont pour but de donner un cadre aux futurs projets de construction de kots. « Nous voulons être en mesure d’offrir à nos étudiants des logements de qualité et abordables. Les étudiants méritent mieux qu’une cage à poule dans un sous-sol », explique Ans Persoons (vooruit-one.brussels), l’échevine de l’Urbanisme. « Cela permet aussi aux promoteurs de savoir ce qui sera autorisé ou non », poursuit la socialiste.

Concrètement, les nouvelles recommandations présentées ces derniers jours mais qui datent en réalité du 17 juin 2021 définissent par exemple la superficie que doivent avoir les nouveaux logements. Une chambre étudiante dans un logement collectif devra ainsi avoir une superficie minimum de 12m² et être pourvue d’un lavabo. Les espaces communs, eux, doivent être destinés à 12 étudiants maximum. Ils doivent faire 28m² si les occupants sont 5 au plus, 36m² si les logements accueillent entre 10 et 12 étudiants. Au niveau des sanitaires, il doit y avoir une douche et un WC pour trois étudiants. Les infrastructures doivent également prévoir un parking pour vélos, un local poubelles, et une conciergerie si le site comprend plus de 50 étudiants. Une attention particulière doit aussi être accordée à l’insonorisation entre les communs et les locaux privés, ainsi qu’entre l’immeuble étudiant et celui voisin.

« Chaque projet est, comme toujours, analysé au cas par cas. Des dérogations peuvent dès lors être accordées », précise l’échevine. Mais il n’est pas question de tirer un trait sur l’ensemble des recommandations présentes dans le document. D’autant que ces règles ont été établies après une vaste étude sur la vie étudiante menée en 2020 par perspective.brussels.

« La rentabilité ne doit pas primer sur le reste »

« Lors de cette étude, il est apparu que les étudiants préfèrent vivre ensemble », continue l’échevine. Pour cette raison, la Ville de Bruxelles désire privilégier la création de logements collectifs plutôt que de studios individuels.

Comme Ixelles, la Ville de Bruxelles est confrontée depuis des années à une demande de logements étudiants de plus en plus forte. Or, cela pèse parfois sur le marché locatif des particuliers. Afin de palier ce problème, la Ville a annoncé qu’elle ne permettra plus la conversion de logements existants en logements étudiants. « Nous voulons au contraire encourager la reconversion d’immeubles, de bureaux par exemple, en résidences étudiantes. »

« Le kot étudiant est devenu un produit d’investissement. A travers ces recommandations, nous voulons éviter que la rentabilité prime sur la qualité de vie dans les logements », conclut Ans Persoons.