Economie

Entrepreneurs en Transition #14 : Au-delà d’Uber

Libre Eco week-end |

Ces derniers jours nous ont offert un débat bien polarisé, entre les défenseurs des traditionnels taxis bruxellois et ceux de Uber. Il n’est pas facile de se positionner sur le fond du dossier : ce sont des considérations économiques individuelles (la possibilité d’exercer pour les 2000 chauffeurs Uber) qui s’opposent à des contraintes régulatoires (le statut des chauffeurs de taxi, et leurs conditions de travail aussi).

Ce que l’on peut en tout cas regretter c’est de devoir décider en quelques jours sur une situation qui dure depuis des années…

Je ne vais certainement pas ici trancher en faveur de l’une ou l’autre partie… Je vais plutôt prendre mon angle sur l’approche entrepreneuriale et l’innovation, et regretter que l’on parle tant d’un seul acteur : Uber.

Si vous allez à Paris, on parlera de VTC (Voitures de Transport avec Chauffeur) pour désigner cette catégorie de transport, et on dénombre une poignée d’acteurs : Heetch, Taxify, Allocab, Marcel,…

À Londres, les Londoniens eux-mêmes vous recommandent plutôt d’utiliser les apps Gett ou Hailo, qui vous permettent de commander un traditionnel black cab, avec la même facilité et disponibilité qu’un Uber. On adopte vite ces apps alternatives : les black cabs sont plus nombreux, circulent mieux dans la ville…

Là où je veux en venir, c’est que je peux trouver bien des défauts à l’acteur particulier qu’est Uber (trop gros, monopolistique, fragilisant socialement), mais je ne souhaite pas que l’alternative soit uniquement « le taxi de papa », avec ses défauts et son côté d’un autre siècle (et qu’il est si difficile de payer par carte…).

Un écosystème sain serait une ville où l’innovation de type VTC peut prospérer, parce qu’elle apporte des atouts à l’utilisateur, parce qu’elle représente un meilleur usage des ressources (les véhicules circulent et sont disponibles dans toute la ville, au lieu d’attendre à la queue leu leu aux points stratégiques comme les taxis).

Il existe même des modèles encore davantage « en transition », où la propriété et la gouvernance sont davantage partagées entre les acteurs. Voilà une solution que j’aspirerais à voir d’ici 2025 : une flotte de VTC en mode coopérative, s’inspirant des modalités décentralisées du Web3 et des DAO (organisations distribuées autonomes).