Economie

Flambée des prix de l’énergie : Nord Stream 2 prêt à livrer du gaz

L’opérateur du nouveau gazoduc controversé Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne a indiqué ce mercredi qu’il était prêt à assurer des livraisons, en pleine flambée des prix du gaz accentuée par des tensions géopolitiques. « La procédure d’entrée de gaz pour la deuxième chaîne du gazoduc Nord Stream 2 est terminée (…) Cette pression est suffisante pour commencer le transport de gaz« , a indiqué l’opérateur, basé en Suisse, de ce tube sous-marin de 1 230 kilomètres.

Le régulateur allemand de l’énergie, qui a suspendu cet automne la certification du gazoduc en raison d’un obstacle juridique, a indiqué mi-décembre que cette dernière n’interviendra pas avant mi-2022.

Attente du feu vert de Berlin

Le président russe Vladimir Poutine a lui confirmé, toujours ce mercredi, que Nord Stream 2 était bien opérationnel pour entamer des livraisons dès le feu vert de Berlin.

« Dès que (les Allemands) auront décidé de commencer à travailler, de grands volumes, des volumes additionnels de gaz russe partiront aussitôt pour l’Europe« , a-t-il affirmé lors d’une réunion diffusée à la télévision publique russe.

Il a suggéré que ce lancement entraînerait une baisse du prix du gaz, qui a atteint la semaine dernière un nouveau record en Europe.

« Cela aura immédiatement un effet sur les prix du marché, au comptant, et tous les pays et leurs consommateurs utilisant du gaz russe le ressentiront« , a assuré M. Poutine.

Dépendance énergétique

Depuis des années, ce gazoduc divise les Occidentaux, certains, notamment les États-Unis, estimant qu’il allait renforcer la dépendance de l’Europe à l’égard de Moscou.

Le tube s’est retrouvé récemment dans un autre dossier : la montée des tensions, depuis novembre, aux frontières de l’Ukraine, près desquelles la Russie a rassemblé des troupes, laissant craindre une opération militaire contre Kiev.

Le nouveau gouvernement allemand menace d’arrêter Nord Stream 2 en cas d’agression russe.

Certains États, comme la Pologne et l’Ukraine, ont par ailleurs accusé Moscou de réduire ses livraisons de gaz, dont l’UE a cruellement besoin, pour obtenir le lancement de Nord Stream 2 et des concessions dans le dossier ukrainien. Des accusations rejetées par le Kremlin.