Economie

Les centrales nucléaires ne pourront plus être photographiées sans autorisation préalable

Des formulaires disponibles prochainement sur le site de l’AFCN permettront à tout citoyen désireux de photographier une centrale nucléaire de préciser le contexte et les raisons de son cliché et d’obtenir, après examen de sa demande, une autorisation. Cette nouvelle interdiction constitue une modification de la loi d’initiative parlementaire du 23 mars 2020, qui stipulait déjà que tout cliché aérien ou satellitaire d’une centrale nucléaire était strictement interdit. L’AFCN a entre temps souhaité y ajouter plusieurs modifications.

Tout d’abord, l’agence est désormais déclarée responsable du contrôle de l’application de cette loi et sera en mesure, notamment, de verbaliser tout contrevenant. « Il a également été décidé que l’exploitant de la centrale pouvait continuer à prendre des photos de l’infrastructure mais dans un cadre strict avec une utilisation limitée et contrôlée », précise Louise Liénard.

L’AFCN a par ailleurs ajouté la possibilité à tout citoyen désireux de photographier une centrale nucléaire d’introduire une demande auprès du ministère de l’Intérieur, via un formulaire, qui le transmettra pour avis à l’Agence.

Si ces nouvelles modifications entrent en vigueur jeudi, les photographies et vidéos réalisées au préalable ne sont pas frappées par cette nouvelle interdiction, à condition de ne pas faire l’objet d’une nouvelle diffusion. « Il est par exemple interdit de repartager sur les réseaux sociaux ce type de photographie », ajoute la porte-parole. Les photographes professionnels ne pourront théoriquement plus effectuer de nouveaux tirages de leurs anciennes photographies. Les expositions devront en outre faire l’objet d’une attention particulière. « Monter une exposition avec des photos réalisées avant ou après l’interdiction, sans autorisation, sera désormais interdit », assure l’AFCN. Ce cas de figure devrait d’ailleurs être inclus dans le formulaire de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire.

Un promeneur réalisant une photographie sans autorisation pourra lui aussi être verbalisé ou faire l’objet de poursuites. « Chaque situation sera analysée au cas par cas », développe Louise Liénard.

Un système d’accréditation valable pour plusieurs mois sera également proposé aux professionnels justifiant de l’intérêt général de leur démarche, tels que les journalistes.

Les contrevenants s’exposent à une amende comprise entre 208 et 800 euros, voire à une peine de prison de huit jours à un an.