Economie

Fin de parcours pour le TGV Lyon-Barcelone

Mercredi, Novembre 16, 2022 – 11:30

Sur l’axe ferroviaire Paris-Barcelone, la SNCF met fin à sa coopération avec son homologue espagnole Renfe. Résultat, les liaisons quotidiennes directes Lyon-Barcelone et Marseille-Barcelone-Madrid sont supprimées à partir du 11 décembre.

L’arrêt des relations entre la SNCF et Renfe sur l’axe Paris-Barcelone est un scenario qui n’est pas sans rappeler celui d’Artesia. Artesia était la marque retenue pour l’exploitation des liaisons franco-italiennes co-opérées par la SNCF et les Chemins de Fer Italiens (FS). Elle concernait les liaisons entre Paris, Lyon, Chambéry vers Turin et Milan, en trains de jour, et vers Venise, Florence et Rome en trains de nuit. Cette coopération avait cessé en 2012. Elle précédait la volonté de concurrence affichée un peu plus tard par Trenitalia (filiale de FS), sur le réseau à grande vitesse français.

Dans le cas actuel, c’est Elipsos une société franco-espagnole, associant à 50/50 la SNCF et Renfe, qui avait fait ses débuts en 2013, avec le lancement des TGV entre la France et l’Espagne. Tandis que la SNCF faisait rouler ses TGV sur l’axe Paris-Barcelone, la Renfe déployait ses rames Ave sur les liaisons Marseille-Barcelone-Madrid et Lyon-Barcelone, avec desserte de Valence, toute l’année, pour une durée de trajet inférieure à 5 h 00 au départ de Lyon Part-Dieu. Au total, jusqu’à de 8 à 14 trains quotidiens, selon les saisons. Chaque opérateur conservant ses recettes domestiques, tout en se partageant les recettes internationales.

Sur fonds de concurrence, une collaboration devenue trop ambiguë

Mais la SNCF a maintenant lancé ses offensives sur le marché de la grande vitesse espagnole, en concurrence frontale avec Renfe. D’abord avec des Ouigo sur Madrid-Barcelone et, depuis la rentrée, avec ces mêmes Ouigo, entre Madrid et Valence. De son côté, la Renfe ne cache plus sa volonté de s’installer à terme sur les lignes à grande vitesse française, en particulier sur l’axe Marseille-Lyon, voire sur le Transmanche. De ce fait, leur collaboration réciproque sur une partie du réseau, et une concurrence sur l’autre, est devenue sans doute trop ambiguë et vient donc d’être dénoncée. En évoquant des questions de baisse du marché, de la crise sanitaire… ne subsisteront dorénavant que deux allers et retours quotidiens entre Paris et Barcelone (avec desserte de Valence), opérés par des TGV Inoui.

Logistique / Transport