Ile-de-France

A Saint-Denis, la Métropole pose une passerelle olympique pour créer du lien

Pour installer cette passerelle tout en acier de 20 m de large par 80 de long, la coupure totale de l’autoroute A1 pendant 54 heures a été nécessaire. Une mesure « exceptionnelle » à en croire le président de Plaine-commune et maire (PS) de Saint-Denis Mathieu Hanotin, selon qui même pour sa couverture en 1998 l’autoroute n’avait pas été fermée aussi longtemps. Si le temps nécessaire au mouvement de l’ouvrage, porté par des remorques modulaires autopropulsées dont la vitesse de pointe à vide ne dépasse pas les 5 km/h, est long, il a fallu également prendre le temps de déposer les candélabres et la signalisation au niveau du nouveau franchissement. Un travail important mené de nuit, selon la Direction des routes d’Ile-de-France (Dirif).

La Métropole du Grand Paris, maître d’ouvrage du Centre aquatique olympique et de la passerelle, était représentée par Jean-Michel Genestier.© Jgp

Pour installer cette passerelle tout en acier de 20 m de large par 80 de long, la coupure totale de l’autoroute A1 pendant 54 heures a été nécessaire.© Jgp

« Cette passerelle va permettre de recoudre des éléments de la ville qui, jusqu’à présent, étaient côte à côte mais se tournaient le dos », s’est enthousiasmé  Mathieu Hanotin. © Jgp

La passerelle représente un investissement de 20 millions d’euros. © Jgp

Ce mardi 9 août 2022, Jean-Michel Genestier, vice-président de la métropole du Grand Paris chargé de la logistique et maire du Raincy, représentait la métropole du Grand Paris, maître d’ouvrage du Centre aquatique olympique et de la passerelle, sous la supervision de la Solideo, un projet à 147 M€, dont 20 M€ rien que pour le franchissement. « Le président Patrick Ollier a souhaité que la Métropole laisse des traces dans le paysage. Avec ce franchissement, nous laissons une empreinte durable dans le territoire », a-t-il jugé, alors que les compagnons de Bouygues construction soudent les dernières cales sur le tablier de la passerelle, avant son déplacement vers sa position finale.

« Cette passerelle va permettre de recoudre des éléments de la ville qui, jusqu’à présent, étaient côte à côte mais se tournaient le dos. Sans ce pont, l’aménagement de la plaine Saulnier aurait été impossible », s’est enthousiasmé Mathieu Hanotin, alors que le lent mouvement de ripage de la passerelle devant relier le stade de France au futur centre aquatique olympique, dont la toiture majestueuse en bois commence à prendre forme, s’amorce.

La finesse de l’acier

Pour Laure Mériaud, architecte associée au sein de l’atelier 2/3/4/, responsable de la conception du Centre aquatique olympique et de la passerelle, celle-ci est un « bon exemple de conception architecturale prenant en compte les enjeux environnementaux ». Selon elle, en effet, le choix de l’acier comme matériel quasiment unique pour la passerelle ne doit rien au hasard : « c’est le seul matériau qui permet un tablier aussi fin sur 18 mètres de large [les parois de la passerelle font un mètre chacune]. Nous avions réfléchi à l’utilisation du bois, mais cela aurait nécessité énormément de matière et un ouvrage trop important au-dessus de l’autoroute », poursuit l’architecte.

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Cécilia Gross (VenhoevenCS architecture) et Laure Mériaud (Agence 2/3/4/) avec Patrick Ollier, lors d’une présentation du Centre aquatique olympique, au Mipim 2021. © Jgp

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Pour Cécilia Gross, architecte associée à l’agence VenhoevenCS, qui a co-conçu le Centre aquatique olympique et la passerelle, le design de ce franchissement encadré par deux poutres de forme pyramidale, permettra de protéger les utilisateurs du bruit de l’autoroute et du vent. « Nous avons voulu créer plus qu’un simple pont : c’est un nouveau territoire qui s’ouvre. On a créé un lieu de vie sur l’autoroute ».

A terme, l’atterrissage de la passerelle sur le parvis du stade de France (le parvis étant trop bas, la passerelle est légèrement surélevée par rapport à celui-ci pour permettre aux poids lourds de passer sur l’autoroute) sera planté et arboré afin d’inviter passants et spectateurs des jeux olympiques à la détente. « Nous avons ménagé des ouvertures du côté du centre aquatique pour dégager des cônes de vue vers le centre-ville de Saint-Denis et la basilique », poursuit Laure Mériaud.


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Author: Pierre Tourelles