Meteo

Les ouragans : comment sont-ils nommés ?

Petit rappel : quand parle-t-on de cyclone ?

Un cyclone se forme à partir d’une onde tropicale. Celle-ci prend naissance sous l’influence des alizés dans la zone de convergence intertropicale, qui se situe à proximité de l’équateur. La perturbation tropicale se caractérise par la présence de nuages convectifs, d’une zone de basse pression peu marquée, de vents de surface et d’une absence de fronts. Elle couvre une zone comprise entre 200 et 600 km de diamètre. A partir du moment où les vents de surface suivent une circulation cyclonique, la perturbation se transforme en dépression tropicale. La vitesse des vents est alors de 62 km/h  maximum.

Dès que la vitesse des vents dépasse 62 km/h, la dépression passe au stade de tempête tropicale. Cette vitesse reste tout de même inférieure à 118 km/h.  Lorsque la vitesse de ses vents dépasse cette limite, on parle alors de cyclone tropical de catégorie 1 sur l’échelle Saffir-Simpson : celle qui mesure la force des cyclones. Cette force est jaugée sur cinq catégories (à partir de la vitesse des vents soutenus), et on parlera de cyclone/ouragan majeur quand le cyclone atteindra la catégorie 3, c’est-à-dire comprenant des vents soutenus mesurés à 178 km/h.

Ouragan, typhon, cyclone… quelle différence ?

Le cyclone est le nom générique regroupant les différentes appellations que sont celles d’ouragan, typhon et cyclone tropical. Toutefois, en fonction du lieu où le cyclone se déclenchera, la dénomination du cyclone ne sera pas la même :

cyclone tropical lorsqu’il se trouve dans l’océan Indien à l’Ouest de 90° Est et dans l’océan Pacifique Sud à l’Est de 160°.

cyclone tropical violent dans l’océan Pacifique Sud à l’Ouest de 160° Est et dans l’océan Indien Sud à l’Est de 90° Est.

tempête cyclonique violente dans l’océan Indien Nord.

typhon dans l’océan Pacifique Nord à l’Ouest de la ligne de changement de date. Ce nom vient du chinois « taifeng » ou de l’arabe « tufan » qui donne en grec « typhon ».

ouragan lorsqu’il s’agit de l’océan Atlantique Nord et océan Pacifique Nord à l’Est de la ligne de changement de date. Ce nom vient du dieu Maya de la tempête et du feu Hurakan (hurricane en anglais et ouragan en français).

Reporters - Paris 75000

Crédit : La Chaîne Météo

Brève histoire de la nomination des tempêtes tropicales

La coutume selon laquelle les cyclones sont nommés remonte au moins au XVIIIème siècle. A l’époque, les espagnols en mer des Caraïbes nommaient les systèmes en fonction du saint du jour. Il pouvait arriver toutefois que deux cyclones frappent le même jour. Dans ce cas de figure, les espagnols les nommaient « San Felipe le premier » et « San Felipe le second » par exemple.

Les Etats-Unis ont commencé également a nommé les cyclones au début de leur ère météorologique. Au départ, les noms attribués aux cyclones correspondaient à leur lieu de formation (latitude/longitude). Toutefois, des erreurs étaient souvent commises, et les unités de géolocalisation fastidieuses à retenir ainsi qu’à communiquer. 

C’est lors de la seconde guerre mondiale que le système de nomination que nous connaissons va voir le jour. Les météorologistes de l’American Air Force avaient pris pour habitude de nommer les tempêtes tropicales avec des noms de femme (ici, les raisons de cette nomenclature restent floues, même si on peut imaginer qu’il s’agissait de leurs femmes ou petites amies). Une autre version de cette nomenclature, relatée par la NOAA, considère qu’elle a été initiée à partir de 1941 quand la première tempête tropicale a été nommée « Maria », héroïne du roman « Storm » de George Rippey Stewart.

Ce système de nomination a si bien fonctionné (en termes de mémorisation et de communication) qu’en 1953 le National Hurricane Center a décidé de l’adopter (de 1950 à cette année-là, la liste correspondait à l’alphabet phonétique de l’armée avec Able-Baker…). A partir de 1979, la montée de la pensée égalitariste, porté par le féminisme, a obtenu que des noms masculins figurent aussi dans cette liste pour les saisons cyclonique de l’Atlantique Nord.

Le fonctionnement des listes aujourd’hui

Ces listes sont établies par l’Organisation Mondiale de Météorologie et actualisées au moyen d’un vote international.

Il existe en tout 6 listes correspondant à 6 années (mais cette mesure ne vaut que pour l’Atlantique Nord et le Pacifique Nord-Est). Une rotation des listes nominatives est instaurée et c’est pour cela que la liste des noms d’ouragan potentiel de 2011 correspond à celle de 2017.

Cette liste contient 21 noms, classés par ordre alphabétique, ne contenant pas les lettres Q, U, X, ou Z, chacune de ses lettres ayant très peu voire une seule entrée. Les noms sont d’origines française, espagnole, allemande et anglo-saxonne. Les  années paires débutent par un prénom masculin et les années impaires par un prénom féminin.

Ainsi, dès qu’une dépression tropicale passe au stade de tempête tropicale, et s’il s’agit du premier système à se former dans la saison cyclonique, il reçoit le premier prénom de la liste (soit la lettre A).

Il peut arriver que la liste des prénoms soit épuisée pour une saison cyclonique. Dans cette situation, l’alphabet grec succède à la liste épuisée. Par conséquent, la prochaine tempête tropicale sera nommée par la première lettre de l’alphabet grec, c’est-à-dire Alpha. Cela s’est produit en 2005, année où la saison cyclonique a été la plus intense depuis le début des relevés. A ce propos, cette saison cyclonique sur l’Atlantique Nord a même épuisé la liste de l’alphabet grec (allant jusqu’à Zeta).

Pourquoi des noms sont-ils retirés ?

Quand un cyclone a été particulièrement mémorable, en termes de dégâts matériels et de pertes humaines, les états touchés peuvent demander à ce que le nom du cyclone les ayant frappés soit retiré. Ainsi ils restent dans les archives. Ceci évite aussi qu’à l’avenir ce nom puisse prêter à confusion.

Un comité de l’Organisation Météorologique Mondiale statue alors sur la demande et retire les noms (s’il trouve la demande justifiée).

 Pour l’année 2017, les noms d’Harvey, Irma, Maria et Nate ont ainsi été enlevés des futures listes. Ils ont été remplacés ce printemps 2018 par les noms Harold, Idalia, Margot et Nigel

Voir aussi :

CYCLONES EN ATLANTIQUE : PRÉVISIONS POUR LA SAISON 2018


Continuer à lire sur le site d’origine