Meteo

Pourquoi les orages sont-ils si intenses?

La situation météorologique est atypique sur la France (et, de façon globale, sur l’Europe de l’ouest) avec ces orages à répétition. Non seulement ils sont récurrents, mais ils sont également souvent très violents, déversants par endroit des trombes d’eau et de la grêle. Quels sont les facteurs propices à cette intensité?

Reporters - Paris 75000

Crédit : La Chaîne Météo

Des centres d’action inversés

Le fait de subir des orages en France en mai et juin n’est pas anormal : cela fait partie des caractéristiques de notre climat variable. Mais cette année, les centres d’action (c’est à dire : les anticyclones et les dépressions) sont figés : on parle de « situation de blocage », avec des hautes pressions (anticyclones) sur les hautes latitudes (Scandinavie notamment) et des basses pressions (dépressions) vers la France, la péninsule ibérique et le Maghreb.

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Crédit : La Chaîne Météo

Une conjonction de facteurs

Cette inversion des centres d’action n’est pas inédite non plus, mais ne dure généralement pas aussi longtemps. Cela a pour conséquence de faire remonter de l’air chaud vers l’Europe de l’est et du nord, alors que l’air frais issu de l’Atlantique nord (Islande) descend vers le Golfe de Gascogne et la péninsule ibérique. Du coup, il a fait plus frais à Biarritz et Séville en mai qu’à Oslo.

D’autre part, cet air frais forme une dépression à coeur froid, ce que l’on appelle une « goutte froide », avec un contraste de température vertical assez marqué : lorsqu’il fait froid en altitude et chaud au niveau du sol, cela favorise une forte instabilité avec des courants ascendants et descendants générateurs d’orages.

Nous somme donc en présence d’un double conflit de masse d’air au-dessus de la France : horizontal (entre l’est et l’ouest) et vertical (entre le niveau du sol et la haute altitude). Ces facteurs favorisent la formation des orages.

Enfin, autre paramètre à prendre en compte : la faiblesse des vents en haute altitude (le « jet stream ») et au niveau du sol. Cela ne permet pas une circulation rapide des perturbations et des orages, qui ont tendance à stagner : on parle d’orages stationnaires. Du coup, ces orages, au lieu de durer 1 heure, persistent parfois plusieurs heures d’affilé sur une même zone, expliquant ainsi les importants cumuls de pluie enregistrés localement, et les inondations qui en découlent.

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Crédit : La Chaîne Météo

Vers la fin de cette récurrence?

Cette configuration météo bloquée va se prolonger jusqu’au week-end inclus. Lundi et mardi seront probablement des journées encore très instables, possiblement encore très pluvieuse, marquant le début de la transition. Le changement se fera dans le courant de la semaine prochaine : les vents d’ouest atlantique raméneront un temps plus habituel sur notre pays, repoussant les orages vers l’Europe centrale.


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