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Google Lunar X Prize : malgré le retrait de Google, la course continue

La fondation X Prize annonce la poursuite de son concours, qui prévoit l’arrivée d’un rover sur la Lune, malgré le retrait de Google et de ses 30 millions de dollars de dotation. D’ici quelques mois, elle devrait édicter les nouvelles règles.

Les rovers lunaires en course dans le cadre du Google Lunar X Prize vont bientôt se voir allouer de nouveaux objectifs. En effet, le retrait de Google en début d’année n’a pas découragé la fondation X Prize, qui cherche aujourd’hui un nouveau partenaire et sponsor. Au moins sept entreprises, déjà concernées par la précédente version du prix, pourraient participer à ce concours. Si aucun nouveau partenaire n’est trouvé, il n’y aura alors pas de récompense financière.

Pour rappel, le Google Lunar X Prize devait récompenser la première entreprise privée capable de poser un rover sur la surface lunaire, de le faire rouler 500 mètres au moins et de renvoyer des images à la Terre. Il avait été instauré en septembre 2007 et succédait au premier concours X Prize (Ansari X Prize), qui récompensait le premier lanceur spatial réutilisable et habité financé par des fonds privés ; ce dernier avait été gagné par le SpaceShipOne, conçu par Burt Rutan et financé par le milliardaire Paul G. Allen.

Des rovers rouleront sur la Lune

En début d’année, Google avait retiré son partenariat car aucune des cinq équipes encore en lice n’était en mesure de poser un rover sur la Lune avant le 31 mars 2018. Le retrait de Google avait alors plongé ces équipes dans l’expectative. Car, si effectivement aucun des cinq projets ne pouvait se poser sur la Lune avant la date limite fixée par Google (et plusieurs fois repoussée depuis 2014), tous étaient convaincus d’y parvenir dans un avenir proche.

Les cinq projets en question sont :

  • Moon Express (États-Unis) ;
  • TeamIndus (Inde) ;
  • Team Hakuto (Japon) ;
  • SpaceIL (Israël) ;
  • Synergy Moon (international).

Ils seront très vraisemblablement en lice pour cette nouvelle compétition. Après le retrait de Google, SpaceIL, TeamIndus et Team Hakuto avaient annoncé poursuivre le développement de leur rover. Enfin, Astrobotic Technology (États-Unis) et PTScientists, avec son Audi Lunar Quattro (Allemagne), qui avaient été éliminés précédemment mais continuaient à développer leurs rovers, pourraient rejoindre l’aventure.

Ce qu’il faut retenir

  • La fondation X Prize va édicter de nouveaux objectifs et règles pour son concours de rovers lunaires. Un nouveau partenaire est recherché pour remplacer Google.
  • Le prix prendra alors le nom de ce mécène.
  • Plusieurs entreprises déjà en lice pour le Google Lunar X Prize participeront à ce « nouveau » prix.

Pour en savoir plus

Le Google Lunar X Prize prolongé de trois mois

Article de Rémy Decourt publié le 18/08/2017

Cinq équipes sont en course pour décrocher le Google X Prize qui récompensera un énorme exploit : poser un atterrisseur mobile sur la Lune, lui faire parcourir au moins 500 mètres et envoyer sur Terre les clichés de cette excursion. Le délai était un peu court : les organisateurs ont décidé de clôturer le concours le 31 mars 2018 et non pas le 31 décembre 2017, la date butoir initiale.

Pour éviter de se trouver sans gagnant au terme de son concours, la fondation X Prize et Google ont été contraints d’accorder un trimestre supplémentaire. Concrètement, les cinq finalistes du Google Lunar XPrize — Moon Express, Team Indus, Synergy Moon, SpaceIL et Hakuto — ont jusqu’à fin mars 2018 pour envoyer un rover à destination de la Lune, atterrir sur sa surface, le faire rouler sur une distance d’au moins 500 mètres et envoyer des données sur la Terre.

Initialement, le Google X Prize devait se clôturer le 31 décembre 2017. Mais les organisateurs ont souhaité tenir compte des difficultés des calendriers des opérateurs de lancement et des reports de tir, qui ne sont bien évidemment pas du ressort des équipes en lice. La fondation X Prize a donc vérifié que les contrats de lancements des cinq finalistes ont bien été signés dans des délais suffisants pour envisager un lancement avant décembre 2017, bien qu’il semble peu probable que les cinq lancent leur mission cette année.

Des lancements en 2017 peu probables

  • SpaceIL a vu son lancement à bord d’un lanceur Falcon 9 de SpaceX décalé à début 2018 ;
  • Team Indus et Team Hakuto utiliseront le même satellite et le même lanceur pour rejoindre la Lune. Un PSLV de l’agence spatiale indienne sera utilisé à une date qui n’a pas encore été annoncée ;
  • Synergy Moon utilisera le lanceur Neptune 8, d’Interorbital Systems. Ce lanceur n’a encore jamais volé ;
  • Moon Express a signé un contrat de lancement avec Rocket Lab et son lanceur Electon, dont le premier vol d’essai, en mai, a en partie réussi. Si le deuxième vol d’essai, prévu le 6 octobre, réussit, MX-1, le rover de Moon Express sera lancé avant la fin de l’année.

Pour éviter de voir affluer de nouveaux candidats avec à la clé un délai de plus, Chanda Gonzales-Mowrer, directrice principale du Google Lunar XPrize, a tenu à préciser que le « 31 décembre 2017 est la date de sélection des finalistes avec un contrat de lancement officiellement vérifié par la fondation ». Ce délai supplémentaire s’explique aussi par « des profils de missions très différents les uns des autres, avec des durées de voyage et des périodes en orbite lunaire plus ou moins longues ». Le 31 mars 2018 est donc « la date à laquelle le gagnant aura réalisé les trois tâches exigées pour remporter le Google Lunar X Prize ».

Note

La fondation X Prize et Google ont également prévu deux nouvelles récompenses. Aux 30 millions de dollars (26 millions d’euros) à se partager pour le ou les vainqueurs, dont 20 millions (17 millions d’euros) pour le premier, s’ajoutent 4,75 millions de dollars supplémentaires (4 millions d’euros).

En raison de la complexité des tâches à réaliser pour remporter le Google Lunar X Prize, qui prévoient un alunissage en douceur, un déplacement d’au moins 500 mètres et la transmission de données, les organisateurs ont décidé de distribuer :

  • 3 millions de dollars (2,6 millions d’euros) si le rover atterrit en douceur sur la Lune et parvient à transmettre les données confirmant cet alunissage ;
  • 1,75 million de dollars (1,5 million d’euros) si le satellite emportant le rover réalise une orbite complète autour de la Lune ou effectue une approche directe jusqu’à sa surface.

Google Lunar X Prize : les 5 projets qui pourraient décrocher la Lune

Article de Rémy Decourt publié le 04/02/2017

Cinq équipes, peut-être six, sont encore en course pour décrocher le Google X Prize qui récompensera la première d’entre elles à faire parcourir au moins 500 mètres à un atterrisseur et renvoyer sur Terre les clichés de la Lune.

Initié en 2007, le Google Lunar X Prize entre dans la dernière ligne droite. Avant la fin de l’année, les équipes en compétition devront avoir lancé leur sonde à destination de la Lune pour y déposer un engin capable de parcourir au moins 500 mètres et en envoyer des images en haute résolution. À la clé, 30 millions de dollars à se partager, dont 20 millions pour le premier. Pour les empocher, le lancement doit avoir lieu avant le 31 décembre 2017.

Sur les quelque 40 équipes inscrites en 2010, cinq ont signé un contrat de lancement en bonne et due forme. L’une d’elles, allemande et travaillant à temps partiel, associée au constructeur Audi, dont nous avons récemment présenté le rover, a des difficultés à trouver un lanceur disponible dans le délais imparti. Ces cinq finalistes sont les Israéliens de SpaceIL, les Américains de Moon Express, les Indiens de Team Indus, les Japonais de Hakuto et l’équipe internationale de Synergy Moon.

Le Cnes sur la Lune pour la première fois

Tous n’ont pas choisi un rover pour se déplacer sur la surface de la Lune. SpaceIL a conçu un atterrisseur qui, pour parcourir ces 500 mètres, se déplacera en sautant au moyen du propulseur utilisé pour freiner son atterrissage. Il sera lancé par SpaceX à bord d’un Falcon 9 comme passager auxiliaire d’un vol commercial.

Moon Express a la particularité d’avoir obtenu un droit gouvernemental d’opérer sur la Lune. Son atterrisseur, MX-1, sera lancé depuis une base de Nouvelle-Zélande par une fusée de Rocket Lab, une autre start-up, qui n’a pour le moment pas encore effectué de mission commerciale. Il se déplacera également par des sauts propulsés par un moteur. Au-delà de la compétition, cet engin a pour principale mission de rechercher sur notre satellite des ressources susceptibles d’être utilisées à des fins commerciales.

Le rover de Synergy Moon, lui, a été mis au point par un consortium rassemblant des équipes de 15 pays. Il sera lancé par une fusée Neptune d’Interorbital Systems. Quant à la mission Team Indus, elle enverra sur la Lune deux rovers. Le sien et celui de l’équipe japonaise Hakuto, soutenue notamment par le laboratoire de robotique spatiale de l’université de Tohoku, qui a par le passé mis au point Minerva, premier rover à atterrir sur un astéroïde. Le rover indien sera réalisé avec une participation du Cnes qui fournira deux micro-caméras de dernière génération. La mission marquera ainsi le premier envoi d’une technologie française sur la Lune.

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