Présidence du Medef : les candidats ont du mal à se démarquer
A l’automne dernier, on craignait une campagne du Medef écrite d’avance, sans suspense, avec un candidat unique. Depuis la défection en décembre de Jean-Dominique Senard et la multiplication des postulants – ils sont déjà neuf – les cartes ont été rebattues. Certains sont patrons d’ETI, d’autres de PME, voire de TPE, une partie est à Paris, l’autre dans les territoires, on compte des hommes et une femme , des chefs d’entreprise expérimentés et un autre tout jeune : la diversité des profils est frappante.
Tout comme la frilosité des débats. L’issue du scrutin étant très incertaine à ce stade, c’est à celui qui prendra le moins de risque pour ne froisser aucune des grandes fédérations professionnelles notamment.
Fin du paritarisme
Il y a une dizaine de jours, un premier débat a réuni l’ensemble des neuf candidats au Medef Ile-de-France. Ce mardi, c’est l’association Ethic qui organise un nouveau débat avec les neuf prétendants. Un exercice difficile vu le nombre de participants. Et d’autant plus difficile que les candidats ont du mal à se démarquer les uns des autres. Mis à part Jean-Charles Simon , qui creuse un sillon très libéral avec un rejet net du paritarisme et des logiques interprofessionnelles, tous les autres ont des positions qui, officiellement du moins, restent prudentes.
Sur la limitation du nombre de mandats : tout le monde est pour, mais personne ne se risque à dire combien de mandats doivent être supprimés. Sur la gouvernance de l’assurance-chômage, c’est aussi le grand flou. Faut-il rester ? Continuer à gérer avec les syndicats et l’Etat ? Ou bien laisser les pouvoirs publics se débrouiller seuls ? Là encore, la question n’est pas tranchée par les candidats.
« Tout le monde a intégré que le paritarisme tel qu’il a existé jusqu’à aujourd’hui est en train de disparaître, mais personne ne sait comment le remplacer, d’où la grande timidité des solutions proposées », analyse le responsable d’une grande fédération professionnelle.
Une affaire de réseau
Même Geoffroy Roux de Bézieux , que l’on présente souvent comme plus libéral que ses concurrents, tout du moins qu’ Alexandre Saubot , n’ose pas se montrer trop frontal. « Geoffroy Roux de Bézieux joue souvent le côté frondeur du rugbyman, mais dans cette campagne, il est très prudent, il navigue entre les courants », remarque un responsable du Medef. « L’élection au Medef ne se gagne ni avec un programme ni dans les médias. C’est une affaire de réseau, c’est tout », renchérit un autre. D’où la relative homogénéité des programmes. Tous veulent plus de services pour les entreprises adhérentes, un Medef plus ouvert sur la société, plus engagé dans le débat d’idées, plus coopérant avec les pouvoirs publics aussi.
Les choses devraient toutefois se décanter dans le courant du mois de mai lorsque les fédérations professionnelles vont commencer à auditionner les candidats et à donner leur préférence. Certains candidats seront peut-être amenés à abandonner la course. L’étape importante sera le vote, certes consultatif mais malgré tout décisif, du conseil exécutif le 11 juin. Il donnera les grandes tendances du vote du 3 juillet, jour de l’élection définitive.
3 mai : dépôt des candidatures avec leurs parrainages
4 mai : la liste officielle des candidats est arrêtée
28 mai : le conseil exécutif auditionne tous les candidats
11 juin : le conseil exécutif (45 votants) vote à titre consultatif
3 juillet : élection du président suite au vote de l’assemblée générale (560 votants)
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