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De retour de la Lune, le vaisseau spatial Orion passe son test ultime

LETTRE DE L’ESPACE. « Le Point » vous propose de suivre en direct la rentrée de la capsule dans l’atmosphère terrestre ainsi que son amerrissage.

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Cette image haute resolution, prise au premier jour de la mission Artemis I, a ete capturee par une camera situee a l'extremite de l'un des panneaux solaires d'Orion. Le vaisseau spatial se trouvait alors a un peu plus de 90 000 kilometres de la Terre.
Cette image haute résolution, prise au premier jour de la mission Artemis I, a été capturée par une caméra située à l’extrémité de l’un des panneaux solaires d’Orion. Le vaisseau spatial se trouvait alors à un peu plus de 90 000 kilomètres de la Terre.  © Nasa

Temps de lecture : 4 min

La mission spatiale américaine Artemis I touche à son terme ! Après avoir salué la Lune, lors d’un dernier survol rapproché à 130 kilomètres de distance, lundi 5 décembre, la capsule Orion a repris la route de la Terre en profitant de l’attraction gravitationnelle de notre satellite pour s’élancer sur sa trajectoire. Une dernière grande manœuvre qui a nécessité une poussée moteur de 3 minutes et 30 minutes de silence radio, avant de fournir de nouvelles somptueuses images de notre satellite naturel.

À présent, c’est l’heure du retour au bercail qui sonne pour ce vaisseau censé ramener les Américains et leurs partenaires sur la Lune, plus de 50 ans après la fin du programme Apollo. Son amerrissage – ou splashdown en anglais – doit avoir lieu ce dimanche à 18 h 40 (heure française), dans l’océan Pacifique, au large de l’île volcanique mexicaine de Guadalupe.

Suivez l’événement en direct à partir de 17 heures :

L’entrée de la capsule Orion dans l’atmosphère terrestre, précédant ce splashdown, est une étape fondamentale de cette mission non habitée conçue avant tout pour tester les véhicules – fusée et vaisseau spatial – sur lesquels reposent le nouveau programme lunaire de la Nasa. « À l’heure actuelle, nous sommes sur la bonne voie pour mener à bien une mission pleinement réussie avec quelques objectifs supplémentaires que nous avons atteints en cours de route », a déclaré jeudi le responsable d’Artemis I, Mike Sarafin. « Le jour de l’entrée, nous réaliserons notre objectif numéro un qui est de tester le véhicule dans les conditions réelles d’un retour depuis la Lune, ainsi que notre objectif numéro trois qui est de récupérer le vaisseau spatial », a toutefois précisé Mike Sarafin soulignant l’enjeu majeur entourant ce retour d’Orion.

L’épreuve du feu

Il faut dire que la capsule et son bouclier thermique, le plus grand jamais construit et d’une conception nouvelle, vont être soumis à rude épreuve ! Après avoir parcouru plus de 2 millions de kilomètres dans l’espace depuis son décollage à bord de la méga-fusée SLS le 16 novembre ; avoir survolé la face cachée de la Lune à 100 km de distance ; s’être placée et avoir séjourné sur une orbite rétrograde lointaine ; avoir battu le record de distance pour une capsule habitable (432 000 km) puis être repassée à 130 kilomètres au-dessus du satellite de la Terre, Orion devra, lors de sa descente, affronter une température maximale de près de 2 800 degrés. Un échauffement dû aux frottements qu’elle expérimentera au contact de l’atmosphère terrestre, passant de 40 000 kilomètres/heure (25 fois la vitesse du son) à 500 km/h, en seulement quelques minutes. Une véritable épreuve du feu, impossible à reproduire autrement, et absolument essentielle avant d’envisager embarquer des astronautes à bord.

L’autre élément déterminant de ce dernier test crucial, ce sont les parachutes de la capsule qui doivent se déployer à environ 1 600 mètres d’altitude pour ralentir la chute d’Orion à 30 kilomètres/heure au moment où elle touchera la surface de l’océan. Toutefois, l’enjeu est tout de même moins fort que pour le bouclier thermique, dans la mesure où quarante-sept tests du système de déploiement ont déjà pu avoir lieu auparavant démontrant son efficacité.

À LIRE AUSSIArtemis I : objectif Lune ! Juste avant la rentrée dans l’atmosphère, le module d’équipage et le module de service européen d’Orion se sépareront. Tandis que le module de service brûlera au-dessus de l’océan Pacifique, le module d’équipage regagnera la Terre en exécutant une technique d’entrée par saut, différente de celle utilisée pour les missions Apollo. Celle-ci doit permettre, à la fois, de soumettre les astronautes à des forces gravitationnelles inférieures à celles auxquelles étaient exposés les hommes d’Apollo, et au vaisseau de tomber précisément sur le site d’atterrissage sélectionné et donc plus près des côtes. De quoi sécuriser le retour des astronautes des futures missions Artemis, quels que soient le moment et l’endroit où elles reviendront de la Lune.

Rappelons que l’objectif poursuivi par la Nasa dans cette affaire est d’établir durablement la présence humaine sur le satellite naturel de la Terre avant de se lancer à la conquête de Mars. Or, de la réussite pleine et entière d’Artemis I dépend le futur d’Artemis II, qui doit emmener des astronautes faire le tour de la Lune sans s’y poser en 2024, puis d’Artemis III, qui marquera le retour des humains sur la surface lunaire, officiellement en 2025, mais plus probablement en 2026.

Chronologie prévisionnelle :

17 heures – Début de la retransmission en direct

18 heures – Séparation du module de service européen d’Orion

18 h 20 – Le module d’équipage touche l’atmosphère

18 h 20 à 18 h 25 – Communication impossible

18 h 25 – Le module d’équipage saute dans l’atmosphère

18 h 29 à 18 h 32 – Deuxième panne de communication

18 h 38 – Les parachutes se déploient

18 h 40 – Amerrissage dans l’océan Pacifique


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