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Sans mesure « d’urgence », le Grand Lac Salé américain disparaîtra dans 5 ans

Le lac a besoin d’un milliard de mètres cubes d’eau en plus chaque année, détaille CNN. Les scientifiques appellent à des mesures exceptionnelles.

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Le Grand Lac Sale est, jusqu'ici, une manne financiere pour l'Etat de l'Utah.
Le Grand Lac Salé est, jusqu’ici, une manne financière pour l’État de l’Utah. © JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

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Un « danger sans précédent ». Déjà à un niveau alarmant en raison d’une sécheresse historique, le Grand Lac Salé de l’Utah (centre-ouest des États-Unis) est tout bonnement menacé de disparition, selon un rapport d’experts, cité par la chaîne d’informations américaine CNN. Selon les scientifiques et des défenseurs de l’environnement, les apports en eau du lac doivent connaître une « augmentation spectaculaire » d’ici à la fin de l’année 2024, faute de quoi il disparaîtra avant la fin de la décennie. « Sa disparition pourrait causer d’immenses dommages à la santé publique, à l’environnement et à l’économie » de l’Utah, au premier rang desquels figure la capitale de l’État : Salt Lake City.

Pour que le déclin – enclenché déjà depuis plusieurs années – soit inversé, il faudrait qu’au moins 1,2 milliard de mètres cubes d’eau supplémentaires alimentent le lac chaque année. « L’écosystème du lac n’est pas seulement au bord de l’effondrement. Il s’effondre », juge même l’auteur principal du rapport, Benjamin Abbott, professeur d’écologie, auprès de CNN. Au-delà du signal d’alarme, les scientifiques américains échafaudent quelques pistes de réflexion. Ils proposent notamment d’utiliser les chutes de neige pour faire remonter le niveau du lac. Plus globalement, ils s’en prennent à la multiplication des détournements de l’eau dans la région. « Il est possible que nous ayons toute cette eau et que très peu se rende au lac », estime le professeur.

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Des impacts écologiques, mais pas que…

Il faut dire qu’une éventuelle disparition de ce lac salé serait une perte immense pour la région, et ce, à plusieurs titres. D’abord, sur le plan économique, le Grand Lac Salé rapporte environ 1,3 milliard de dollars à l’Utah chaque année. Dans le même temps, à mesure que le lac « recule », des poussières nocives pour la santé humaine se retrouvent à l’air libre. Une pollution de l’air qui pourrait, par voie de conséquence, faire augmenter le nombre de maladies respiratoires. Ces deux conséquences – humaines et économiques – s’ajoutent à une autre : celle de la menace sur la biodiversité.

Ces dernières années, les responsables politiques ont évoqué des projets – parfois pharaoniques – pour mettre fin à l’assèchement du lac : pipelines, ensemencement des nuages, etc. Les experts, eux, balaient ces pistes et appellent à intensifier les efforts de conservation. « Il s’agit de la plus rentable des réponses », juge le professeur d’écologie. « C’est le seul moyen d’acheminer suffisamment d’eau au Grand Lac Salé à temps pour le sauver », juge-t-il.

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Quoi qu’il en soit, la nécessité de prendre des mesures ne va pas s’atténuer avec le temps. Tous les scientifiques s’accordant sur le fait que les effets du réchauffement climatique ne devraient pas s’estomper dans les prochaines années. Selon un rapport des Nations unies, il est même en phase d’accélération.


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