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Nouailhac – Ces grands lycées qui font rêver

C’est la première fois que de tels résultats sont révélés, et c’est une enquête de Sophie de Tarlé pour Le Figaro qui les a dévoilés : le privé domine largement le public sur le critère de la grande excellence, c’est-à-dire des mentions très bien (plus de 16 sur 20 de moyenne générale). Les trois seuls établissements publics qui surnagent dans le top 10 consolidé, pour les bacs S (scientifique) et ES (économique et social) en 2017, sont parisiens. Il s’agit de Henri-IV, Louis-le-Grand et Condorcet. Presque tous les autres, pour la France entière, sont des lycées privés, un seul en province, avec le podium suivant, dans l’ordre : Saint-Louis-de-Gonzague (surnommé Franklin), Stanislas et Madeleine-Daniélou, ex aequo avec Henri-IV.

Franklin est en tête dans les deux catégories reines S et ES avec un fabuleux 88 % de mentions très bien au bac S et 67 % au bac ES, devant Stanislas avec 76 % et 64 %, et Madeleine-Daniélou avec 83 % et 52 %, ce dernier lycée de Rueil-Malmaison étant un établissement de filles. Suivent Henri-IV (avec 74 % et 59 %), Louis-le-Grand (76 % au bac S), le Lycée privé de Marcq, près de Lille (57 % au bac ES), Montalembert à Nogent-sur-Marne (56 % au bac ES), Condorcet (66 % et 49 %) et enfin, ex aequo, l’École active bilingue Jeannine-Manuel de Paris (68 % au bac S) et Sainte-Marie de Neuilly (61 % au bac ES).

Henri-IV encore et toujours

Pour obtenir ce classement des dix lycées français les plus performants en haute altitude, ayant décroché les plus forts pourcentages de mentions très bien par rapport au nombre de candidats présentés, nous avons pris en compte les dix premiers dans les deux classements séparés des bacs S et ES, en affectant 10 points aux premiers, 9 aux deuxièmes, 8 aux troisièmes, et ainsi de suite jusqu’aux dixièmes avec 1 point, et nous avons additionné les points obtenus par chaque lycée.

Voilà comment Franklin, qui est donc en tête dans les deux classements, obtient le maximum, 20 points, devant Stanislas (16), Madeleine-Daniélou et Henri-IV (14), Louis-le-Grand (8), le Lycée privé de Marcq (7), Montalembert et Condorcet (6) et enfin 5 points pour l’École active bilingue Jeannine-Manuel et Sainte-Marie de Neuilly, ce dernier étant le second établissement de filles de ce phénoménal top 10 aux résultats vertigineux et à l’insolente domination des lycées privés sur ceux du secteur public, aussi prestigieux soient-ils. Pour le bac L (littéraire), même tarif, même punition : seuls trois lycées publics parisiens, Henri-IV, Louis-le-Grand et Lavoisier, sont présents dans le top 10, dont les deux premiers sont Madeleine-Daniélou (71 % de mentions très bien) et Stanislas (64 %).

L’attractivité des écoles privées catholiques s’est renforcée

Sur les raisons de cette domination du privé, Sophie de Tarlé a rencontré le directeur de Franklin, Laurent Poupart, qui lui a confirmé que « l’attractivité des écoles privées catholiques s'[était] renforcée de manière globale », que les familles cherchaient « du sens dans le projet éducatif, des valeurs, une vision de l’homme qu’elles ne trouvent pas ailleurs », et qu’en outre ces écoles privées n’intéressaient pas seulement des familles catholiques : « Nous sommes une école catholique, pas une école de catholiques. »

Un autre journaliste du Figaro de son côté, Paul de Coustin, a interviewé François Jubert, le censeur-directeur de Stanislas, l’autre grand lycée privé du sommet avec 76 % de mentions très bien au bac S (pour 203 élèves présentés) et lui a posé les mêmes questions : « Cela fait plusieurs années déjà que nous obtenons 100 % de mentions au bac, et nous progressons sur les mentions très bien », lui a-t-il répondu, en précisant que les habitudes de travail commençaient très tôt à « Stan », dès l’école primaire : les enfants y développent leur mémoire en apprenant l’intégralité de leurs leçons par cœur, « à l’écrit comme à l’oral » et, à partir de l’entrée en sixième, doivent travailler près d’une heure et demie par jour, puis deux heures complètes en classe de troisième. François Jubert a enfin révélé ce qui est peut-être le véritable secret de Stanislas : « Nos élèves doivent avoir une bonne aptitude au travail, développer de bonnes habitudes de travail et montrer une bonne attitude au travail. » Une vraie « potion magique » !


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