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À la veille du bac, « rien ne sert de réviser au dernier moment, il faut bien dormir et ne pas changer ses habitudes »

Olivier Leprêtre, préparateur mental, a livré ses conseils dimanche sur franceinfo, pour bien aborder le baccalauréat et gérer son stress pendant les épreuves.

Première épreuve du bac lundi 18 juin avec pour débuter, la philosophie. La tension monte chez les lycéens qui s’apprêtent à passer l’épreuve. Invité dimanche sur franceinfo, Olivier Leprêtre, préparateur mental, généralement pour des sportifs de haut niveau. Parmi les conseils qu’il délivre : « Rien ne sert de réviser au dernier moment », bien dormir car « le sommeil est très important, le cerveau en a besoin pour être efficace ». Concernant la gestion du stress pendant l’épreuve, Olivier Leprêtre préconise « de prendre le temps, respirer, se calmer », en se « focalisant sur ce qu’on sait faire, sur ce qu’on maîtrise ». Et surtout faire « comme d’habitude », car « une routine a pour effet de poser des repères familiers donc on se sent un peu plus à l’aise ».

franceinfo : Quels conseils donner aux lycéens pour ce lundi ? Bien dormir ?

Olivier Leprêtre : L’adage connu et répété depuis des générations : rien ne sert de réviser au dernier moment, est un adage très juste. Pourquoi ? Parce qu’on va accumuler du stress toute la journée. On va vouloir faire ça très vite, engranger un maximum d’informations et on va s’apercevoir qu’on ne sait pas tout, qu’on n’est pas dans les mêmes dispositions que lorsqu’on révise et qu’on a le temps. On va vouloir réviser jusqu’au dernier moment donc on va se coucher plus tard que d’habitude et on va perturber notre sommeil. Un sommeil très important parce que le cerveau en a besoin pour être efficace. Donc ce dimanche, il faut aller prendre l’air, faire autre chose car ce n’est pas là que ça va se jouer même si on en a l’impression. J’invite l’entourage, les parents à aider les futurs bacheliers à prendre l’air.

Comment peut-on gérer le stress inhérent à cette situation ?

Il faut comprendre que le stress est tout à fait normal, c’est un mécanisme qui est inscrit dans notre instinct de survie, ça se joue au niveau du cerveau émotionnel. On va détecter une situation comme étant une situation de danger, je passe les détails neuroscientifiques, mais lorsqu’on est en situation de stress, on peut avoir le fameux trou de mémoire pendant l’épreuve et c’est tout à fait normal parce qu’une partie du cerveau – le cortex préfrontal – est éteinte dans une situation de stress extrême pour ne pas nuire aux réflexes de survie. Alors pendant le bac, on n’est pas en danger mais c’est ce que le cerveau peut croire lorsqu’on est face à sa copie et qu’on panique un petit peu. Ce qu’il faut faire dans ces cas-là, c’est prendre le temps, respirer, se calmer et ça va réalimenter, rallumer cette partie du cerveau qui est le siège du langage, de la mémoire, de la conscience, tout ce qui nous sert à réfléchir et à apporter des réponses au sujet. On peut aussi aller à ce qu’on sait faire, si ce sont des questions multiples, on peut se rassurer peut-être au brouillon en écrivant tout ce qu’on sait faire, tout ce qu’on maîtrise, répondre aux questions les plus faciles, ça va permettre de diminuer le stress, et pour les questions plus complexes on pourra être plus à même d’être performant. Autre chose, souvent on a une perception de ses ressources qui est erronée, c’est-à-dire peu de confiance en soi, on a l’impression qu’on ne va pas réussir, on se parle négativement, ça ce sont des choses qui peuvent se travailler aussi, en se focalisant sur ce qu’on sait faire, sur ce qu’on maîtrise, sur les progrès qu’on a pu faire cette année et le travail réalisé. Déjà ça ce sera un bon point et ça permettra d’aborder la situation de stress, le bac, un peu plus sereinement.

Est-ce qu’on peut mettre en place une routine dans la préparation, l’alimentation, la respiration ?

Qui dit routine dit quelque chose qu’on a l’habitude de faire mais si on le fait pour la première fois, ce n’est pas une routine. Il faut faire comme d’habitude justement. Dormir comme d’habitude, le même petit-déjeuner, une routine aussi juste avant l’épreuve, sortir ses stylos, les placer, comme on a l’habitude de faire. On fait tout comme d’habitude. Une routine a pour effet de poser des repères familiers donc on se sent un peu plus à l’aise.


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