La France à son tour prête à accueillir une partie des migrants du navire humanitaire « Lifeline »

Des migrants sur le pont du navire « Lifeline », le 21 juin 2018.

La France sera un des six pays européens à accueillir des migrants qui se trouvent sur le navire humanitaire Lifeline, bloqué au large de Malte, a annoncé, mardi 26 juin, le président français, Emmanuel Macron.

Il s’agira de « quelques dizaines d’individus par pays » d’accueil, a-t-il précisé lors d’une conférence de presse, à l’issue de sa visite au Vatican et sa rencontre avec le pape François. Cette déclaration fait suite à celles de l’Italie et du Portugal.

Le gouvernement portugais s’est dit prêt à accueillir une partie des migrants qui se trouvent à bord du Lifeline, faisant suite à une demande du gouvernement maltais.

Les migrants du Lifeline seront « distribués vers plusieurs pays, dont le Portugal », a annoncé le ministre de l’intérieur, Eduardo Cabrita, lors d’une intervention au Parlement, précisant que le nombre de personnes que son pays pourrait accueillir restait « à définir ».

Alors que l’Union européenne est dans l’impasse pour réformer son système commun d’asile, le Portugal a plusieurs fois affiché son ouverture à l’accueil de migrants et de réfugiés.

Le navire pourra accoster à Malte

Le navire humanitaire, qui attendait depuis une semaine un port pour l’accueillir, pourra, finalement, accoster à Malte et une partie de ses 233 occupants seront pris en charge par l’Italie, avait annoncé plus tôt le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte.

« Je viens d’avoir le premier ministre [maltais] Muscat au téléphone : le navire de l’ONG Lifeline accostera à Malte », a déclaré Giuseppe Conte, cité dans un communiqué officiel, ajoutant que « l’Italie accueillera une partie des migrants ». M. Conte n’a pas précisé quand le navire serait autorisé à accoster à Malte, ni combien de migrants l’Italie prendrait à sa charge.

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Le gouvernement maltais a, pour sa part, annoncé que si le Lifeline entrait à Malte, il enquêterait et prendrait des mesures contre le navire « qui a ignoré les instructions données conformément aux règles internationales par les autorités italiennes ».

Les efforts diplomatiques du premier ministre, Joseph Muscat, et des institutions européennes « vont conduire à un accord pour répartir les migrants du Lifeline parmi les pays membres qui le souhaitent », ajoutait l’exécutif maltais dans un communiqué, précisant que « quatre pays membres ont déjà confirmé leur participation et que deux autres sont en train d’étudier cette possibilité ».

« L’Italie fera sa part »

Epousant la ligne dure représentée par son ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite), M. Conte a lui aussi annoncé que le Lifeline serait « soumis à une enquête pour s’assurer de sa nationalité et du respect des règles du droit international de la part de son équipage ».

« De manière cohérente avec le principe-clé de notre proposition sur l’immigration selon laquelle qui débarque sur les côtes italiennes, espagnoles, grecques ou maltaises débarque en Europe, l’Italie fera sa part et accueillera une partie des migrants qui sont à bord du Lifeline », a ajouté le chef du gouvernement italien. M. Conte n’a pas précisé combien de migrants l’Italie accueillerait, exprimant simplement le souhait que « d’autres pays européens fassent la même chose ».

« Et de deux ! Après l’Aquarius envoyé en Espagne, c’est désormais au tour du navire de l’ONG Lifeline d’aller à Malte avec ce navire hors-la-loi qui en définitive sera séquestré », a de son côté tweeté Matteo Salvini, également vice-premier ministre de Giuseppe Conte. « Pour les femmes et les enfants qui fuient vraiment la guerre, les portes sont ouvertes, pour tous les autres, non ! », a-t-il ajouté.

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Malte refuse l’« Aquarius »

Le Lifeline est un navire d’une trentaine de mètres de long de l’ONG allemande du même nom mais il bat pavillon néerlandais. A bord, les migrants enduraient mardi la chaleur et des conditions sanitaires qui n’ont cessé de se dégrader depuis qu’ils ont été recueillis mercredi. « Il n’y a pas de toilette chimique, [seulement] trois petits W.-C. en mauvais état que tout le monde utilise, décrit le quotidien italien La Repubblica. Le commandant du navire a ouvert ses toilettes mais seulement pour les 44 femmes et les enfants et il faut faire une longue queue. »

Petite île méditerranéenne d’à peine plus de 400 000 habitants, Malte a en revanche refusé d’ouvrir ses ports au navire humanitaire Aquarius, pourtant sans migrant à son bord, selon l’ONG SOS Méditerranée. L’Aquarius a donc mis le cap sur Marseille pour une escale technique qu’il doit effectuer dans les prochains jours.

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