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Arrêt de l’usine Sanofi : « Cela montre que le groupe a pris en compte la mesure des risques »

L’usine Sanofi qui fabrique la Dépakine à Mourenx émet des rejets toxiques bien au-delà des normes. Elle a décidé d’interrompre immédatement la production de son usine chimique de Mourenx.

Le groupe pharmaceutique Sanofi a annoncé lundi 9 juillet l’arrêt immédiat de la production de son usine chimique de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques. Une décision prise après les informations de l’association France Nature environnement, révélées par franceinfo dimanche 9 juillet, sur ses émissions hors-norme de rejets toxiques. L’usine a rejeté, en avril dernier, jusqu’à 190 000 fois la norme autorisée de bromopropane, une substance inodore mais classée comme cancérigène mutagène et avec des effets susceptibles d’altérer la fécondité.

Interrogé par franceinfo, Solène Demonet, coordinatrice des risques industriels à France nature environnement, se félicite de la décision de Sanofi : « Cela montre bien que le groupe a pris en compte la mesure des risques qui étaient encouru par la population et donc l’urgence de mettre fin à ces rejets astronomiques. » Elle se réjouit également du fait que Sanofi « fasse des travaux pour retourner à la situation normale puisque nous ne souhaitons pas que le site ferme mais qu’il fonctionne selon les règles qui lui sont imposées. »

En revanche, elle estime que « cela ne règle pas les dépassements passés. » A ce sujet, l’enquête interne annoncée par Sanofi ne suffit pas d’après elle. « Nous n’attendons pas seulement qu’une enquête interne soit diligentée. Ce que l’on souhaite, c’est qu’il y ait une enquête publique, en lien avec les services de l’inspection des installations classées, qui relève de la préfecture, puisqu’on a bien vu que Sanofi avait déjà fait une enquête sanitaire au cours des six derniers mois et avait conclu qu’il n’y avait pas de problème. » Solène Demonet dit vouloir « que toute la lumière soit faite sur les dépassements qu’il y a eu. »

France nature environnement espère que la mise en lumière du cas de Sanofi servira à tous les industriels du bassin de Lacq, implanté autour de Mourenx. « Il y a beaucoup d’industriels et plus de 140 substances qui sont envoyées dans l’air. Des études sanitaires passées ont révélé qu’il y avait un taux de morbidité supérieur à la normale », affirme Solène Demonet. Elle estime cependant qu’« il faut réussir à mobiliser l’opinion pour que les industriels bougent. » « Nous espérons que la mobilisation citoyenne et médiatique permette aux industriels de mieux travailler », conclut cette dernière.


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