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Retour de Michaël Blanc : « Son sort ne présage pas de celui de Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie »

Après le départ d’Indonésie de Michaël Blanc samedi, l’avocat de Serge Atlaoui, un autre Français détenu dans ce pays, rappelle que les deux cas sont différents.

« Il n’y a pas de lien direct entre le dossier de monsieur Blanc et celui de Serge Atlaoui », a déclaré samedi 21 juillet sur franceinfo Richard Sedillot, l’avocat de Serge Atlaoui, un autre Français emprisonné en Indonésie et condamné à mort depuis 2007, alors que Michaël Blanc a quitté ce même samedi l’Indonésie, après 14 ans passés en prison.

franceinfo : Ce retour de Michaël Blanc après près de 20 ans de procédure, est-ce que cela vous redonne de l’espoir quant au cas Atlaoui ?

Richard Sedillot : En premier lieu, je tiens, au nom de madame Atlaoui, à dire le plaisir qu’elle a ressenti lorsqu’elle a appris la libération de Michaël Blanc. Elle connaît bien sa maman, qu’elle a rencontrée à plusieurs reprises en Indonésie et pour laquelle elle a la plus grande estime. Maintenant, il faut préciser et rappeler qu’il n’y a pas de lien direct entre le dossier de monsieur Blanc et celui de Serge Atlaoui. Ils sont tous les deux Français, ils ont tous les deux été condamnés en Indonésie, mais malheureusement, le sort qui a été réservé à l’un ne présage pas du tout du sort qui sera réservé à l’autre. Il faut aussi rappeler que Serge Atlaoui – et c’est une grande différence – est condamné à mort, de sorte qu’il ne peut pas bénéficier d’une remise de peine, même si son comportement à la maison d’arrêt est absolument exemplaire et même si nous savons qu’il est innocent. Aujourd’hui, il reste condamné à mort.

Pouvez-vous nous rappeler comment Serge Atlaoui s’est retrouvé dans le couloir de la mort en Indonésie ?

Il exerçait la profession de soudeur et puis un jour, une relation lui a proposé d’aller travailler en Indonésie en lui disant que ça allait être un travail assez bref, extrêmement difficile, physiquement épouvantable mais avec une rémunération qui serait plutôt correcte. On est très loin de ce que peuvent percevoir des trafiquants, même des petits trafiquants de drogue. Il s’y est rendu. On lui a demandé de souder une machine, dont l’usage est extrêmement fréquent dans le milieu industriel. Il a travaillé sur cette machine et puis un jour, la police a débarqué et on a appris que ce que l’usine en question fabriquait n’était pas de l’acrylique – comme on le lui avait dit – mais de la MDMA, qui est la molécule de base de l’ecstasy. Voilà comment les choses se sont passées. Serge Atlaoui est quelqu’un qui n’avait jamais été condamné et il n’y a rien dans le dossier qui puisse laisser penser qu’il avait connaissance de ce qui se tramait.

Cela fait 11 ans maintenant que Serge Atlaoui est en prison en Indonésie, quand vous voyez le dossier Michaël Blanc qui a duré quasiment 20 ans, est-ce que vous vous dites qu’il y a encore de l’espoir pour faire évoluer le dossier Atlaoui ?

Que ce soit Serge ou Sabine, sa femme, ou moi, ou tous ceux qui leur sont proches, nous gardons toujours l’espoir. Serge est un homme dont le courage m’éblouit. Je suis allé le voir l’année dernière, à peu près à la même époque et j’ai été émerveillé par sa générosité et sa gentillesse. Nous savons que les choses sont difficiles, c’est certain. Une politique du petit pas, mais jusqu’au bout nous garderons cet espoir. Je défends plusieurs Français détenus à l’étranger et je réalise à chaque fois que le rôle des parents et des proches est toujours très important, essentiel même.


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