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[Reportage] A La Réunion, la canne à sucre une culture irremplaçable (2/2)

De notre envoyé spécial à La Réunion,

« Si on reste dans le système actuel, on est condamné à disparaître », tranche le planteur et président du syndicat Jeunes agriculteurs Bruno Robert, qui regrette d’avoir « à se battre tous les cinq ans pour renégocier ». « Il faut que l’on se remette en question », annonce-t-il combatif.

Le discours de Bruno Robert témoigne d’une prise de conscience, assez générationnelle, tant des limites de la filière sucre que du potentiel fabuleux des nombreuses richesses naturelles de l’île. « Personne n’a encore véritablement ouvert le sujet de l’après-filière sucre. Ce serait remettre en cause un équilibre fragile, et on ne peut pas d’un claquement de doigts changer une filière qui génère toute une économie directe ou induite. Ceci étant dit, rien n’est gravé dans le marbre… », explique un très bon connaisseur du dossier.

Des projets existent autour de l’île, en fonctionnement ou en friche, portés par des individus, des entreprises ou des centres de recherches. Tour d’horizon des grandes pistes de développement envisagées aujourd’hui.

1. La diversification agricole

Patrick Ichabe, 53 ans, est agriculteur sur les hauts de Saint-Paul, dans l’ouest de l’île. En 2000, à son installation, l’irrigation est arrivée dans le secteur, « une totale révolution », dit-il, qui lui a permis de doubler les rendements de ses 6 ha. Mais ça n’a pas suffi pour faire vivre trois personnes : « Cinq ans après, j’ai dû me diversifier. » Aujourd’hui il est donc aussi éleveur – ses 50 têtes de bétail lui procurent grosso modo la moitié de ses revenus – et s’est lancé dans l’agro-tourisme avec table d’hôte et gîtes bientôt en chantier. En moins de vingt ans, la canne est donc devenue sa dernière ressource. « A moins de 15 ha, c’est dur de subvenir à ses besoins juste avec la canne. Donc ils ont intérêt à se diversifier », juge-t-il, pensant à ses confrères caniers qui ne jurent que par le roseau sucré. « Les syndicats, la chambre d’agriculture ont encore du travail pour sensibiliser tout ce monde. »

Diversification. Le terme revient dans toutes les bouches comme une nouveauté alors qu’elle fait partie de l’ADN de l’île qui a toujours fonctionné sur un modèle de polyculture. Mais d’activité principale, la canne se mue de plus en plus en harnais de sécurité. Même le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert en visite sur l’île le 12 juillet, a appelé les Réunionnais à « se diversifier ».

« On n’a pas besoin de 24 000 ha de canne à sucre », assure-t-on à la Chambre d’agriculture où l’on agit désormais en faveur de plus de biodiversité. « Je pense qu’avec 15 000 ha on fait tourner les deux usines [de production de sucre de Tereos, ndlr] », estime de son côté Eric Jeuffrault, directeur du Cirad, un institut de recherche très actif sur de nombreux projets agro-écologiques. « La diversification est une vraie piste de développement », approuve-t-on enfin à la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt.

Les autres filières – élevage, maraîchage, et même agro-tourisme – sont donc amenées à s’émanciper. « Pour certains produits, comme l’ananas Victoria qui est excellent et se défend bien sur le marché européen, ou la vanille qui pourrait être redéveloppée, il pourrait même y avoir une petite filière de transformation et d’export », envisage un observateur de la vie économique de l’île.

Trouver les niches, tenter l’export, c’est exactement la vision de l’agriculteur Henri Gossard, à Bras-Panon. Pour ce père de trois enfants ingénieurs agronomes, il faut donner la possibilité aux gens de se développer. « On importe beaucoup trop. Allez dans les supermarchés : notre charbon de bois, il vient d’Afrique du Sud. Faut pas être polytechnicien pour en faire, sans déconner ! » Pour lui aussi, la diversification est un maître-mot. « Pendant longtemps, on nous a caché qu’on pouvait faire autre chose. Maintenant, on est assisté à 150%. Ethiquement, ça me pose problème. Suis-je un gigolo ? En tout cas, je ne suis pas un acteur économique. Je ne fais que livrer à l’usinier et c’est très frustrant. »

Et ce fort en gueule de montrer l’exemple. A 65 ans, il s’est confectionné une petite manutention de coeur de palmier (ou chou de palmistes) qu’il cultive sur 2 ha. A raison de 750 kg par mois, qu’il vend à des clients locaux ou expédie en métropole. Il imagine bien un commerce avec le Golfe : « On fait la récolte, on met sous vide et on livre dans la journée à l’Île Maurice qui n’est qu’à 5h de Dubaï via Emirates. Mettez coeur de palmistes sur leur cartes de restos, vous verrez qu’il y a un marché ! »

Il pointe maintenant du doigt la cime d’immenses sapins : des Araucarias d’Autriche. « Je me suis aperçu que les Réunionnais s’européanisaient de plus en plus. A Noël, il y a une forte demande en sapins. » Comme tout pousse sous ces latitudes, il s’est lancé sur cet autre marché de niche. Et les sapins qu’il ne vend pas, il en fait des copeaux de bois : « vous savez qu’on importe des copeaux d’Espagne ? » s’insurge-t-il, plongeant les mains dans les siens.

Toutefois, il admet sans hésiter que la canne (dont il exploite tout de même 12 ha) est parfaitement adaptée au climat et au relief. Il d’autant mieux placé pour le savoir que, sur ses 20 000 m² de palmeraie, seuls 500 m² ont été épargnés – grâce aux sapins ! – par les récentes rafales de Fakir, le cyclone qui a touché l’île en avril. « C’est trois à quatre ans de travail mis à terre, 150 à 200 000 euros de pertes », se désole-t-il en foulant ses allées à grands pas, désignant ça et là des troncs brisés en deux. « La canne est une valeur sûre, conclut-il. Il faut juste avoir le courage de dire que ce qu’on fait n’est pas rentable. »

Bref, tous les connaisseurs sont à l’unisson : la canne est irremplaçable. « Il n’y a pas de culture plus adaptée à La Réunion, promet Bruno Robert, du syndicat Jeunes agriculteurs. C’est pour ça qu’elle est la depuis 200 ans et que l’on va tout faire pour qu’elle reste encore 200 autres années. J’ai un peu voyagé : à part la canne, je ne connais aucune culture capable de résister à des vents de 200 km/h, à des grosses pluviométrie, à retenir les sols grâce à son système racinaire puissant, à absorber le CO2 émis sur l’île et à fournir de l’énergie. » Et à fournir autant d’emplois.

2. Garder la canne mais s’affranchir du sucre : le projet de canne fibre

Alors, certains posent le problème en d’autres termes : ce n’est pas la plante qui n’est pas rentable, mais le sucre, très subventionné et dont le cours chute. « On ira plaider pour redemander des subventions pour 2021. Mais ça ne suffit plus. Il nous faut un plan B pour aller plus loin et autrement », avance le très déterminé Bruno Robert. Et le syndicaliste d’exposer le plan B : la canne fibre, à visée énergétique.

A l’origine est le projet Sypecar, mené entre 2013 et 2015 et financé à hauteur de 500 000 euros par la PAC. Il avait pour objectif de déterminer la faisabilité de production d’une variété de canne dans le seul but de produire de l’énergie. C’est ce que l’on appelle la canne fibre : une canne peu riche en sucre mais très fibreuse (25% contre 15% pour une canne sucre). Or, qui dit fibre, dit biomasse, une formidable source d’énergie.

Quatre variétés, locales et de Barbade (Antilles), ont été identifiées. Les premiers résultats se sont avérés concluants. Elles pourraient être plantées sur les hauteurs – où la terre est moins riche que celle des bas, réservée au sucre – et sur des terrains non concurrentiels des autres filières agricoles. Mais « il reste beaucoup de questions sur le sujet, ce qui justifie encore une phase de recherche de 3 à 4 ans », tempère le spécialiste Christophe Poser, chercheur au Cirad, qui a conduit les recherches. Cette phase devrait reprendre avant la fin de l’année, si l’Etat décide de l’accompagner…

Une nouvelle filière canne énergie est-elle en train de poindre ? « Le modèle économique a été validé, il fonctionne », atteste Eric Jeuffrault, le directeur du Cirad, institut de recherche et de développement clé en agronomie. Des inconnues demeurent toutefois : quel prix d’achat de l’électricité à l’industriel ? Quelles aides à la production puisque la PAC ne subventionne que l’agriculture de bouche ?

Selon Bruno Robert, le canier s’y retrouvera : « Cela permettrait une rémunération de 50 euros par tonne de canne, et sans subvention », optimise-t-il. Pour le syndicat, l’intérêt est aussi très politique : s’affranchir de l’unique tutelle industrielle du groupe Tereos – un monopole qui pèse lourd lors des négociations – et « reprendre en main notre gouvernance et notre activité ». Eduqués, diplômés pro-actifs, ces agriculteurs nouvelle génération maîtrisent leur culture sur le bout de la machette, et ne veulent plus être considérés comme de simples livreurs de canne. Ce sont eux qui ont démarché le Cirad pour s’y associer et mettre leurs champs à disposition des recherches. Leur espoir : la création d’une nouvelle filière canne-énergie en parallèle de celle du sucre et au sein de laquelle ils joueraient un rôle central.

Pour les autres acteurs, l’intérêt est essentiellement énergétique. Une unité de 5 méga-watt correspond à La Réunion une fourniture en électricité à 11 200 foyers. Or, il ne faut que 1000 ha de canne fibre pour approvisionner une centrale 10 MW. A terme, des petites unités de production autonomes pourraient également alimenter des exploitations, projet mené par la société Quadran. La loi de transition énergétique prévoit que la moitié de la production d’électricité soit issue des énergies renouvelables en 2020, avec une autonomie énergétique totale en 2030. A La Réunion, la contribution des EnR est actuellement de 33%.

3. La première centrale au bioéthanol au monde et une raffinerie à l’étude : la dynamique entrepreneuriale

En terme d’innovation technologique, La Réunion a fait ses preuves. Elle est depuis plusieurs décennies un laboratoire géant idéal pour de nombreuses entreprises du secteur énergétique. L’exemple le plus parlant est celui de la bagasse. Il s’agit du résidu de la tige de canne après son broyage (la biomasse étant toute la canne). Le récoltant perçoit une prime bagasse (environ 11 euros 50 par tonne). Elle alimente ensuite deux centrales thermiques gérées par la société Albioma. Attenantes aux deux sucreries de Tereos, ces centrales leur fournissent l’électricité. Elles sont biocombustibles : elles fonctionnent à la bagasse pendant la campagne sucrière (un semestre), et au charbon le reste de l’année. Un procédé déjà révolutionnaire à l’époque (1992). Actuellement, environ 10% de l’électricité de l’île est fournie par la combustion de cette énergie verte, deuxième source d’énergie renouvelable du territoire.

Mais comme on n’arrête pas le progrès, Albioma inaugure « dans les prochaines semaines » une nouvelle unité de production électrique : la turbine à combustion (TAC), construite à Saint-Pierre. Elle sera la première au monde en son genre. « Sa particularité réside dans son combustible principal : du bioéthanol, produit localement par la Distillerie Rivière-du-Mât grâce la distillation de la mélasse », explique Eric de Bollivier, directeur régional du groupe. Du fuel léger sera simplement utilisé comme combustible complémentaire pendant les phases d’arrêt et redémarrage. « Cet équipement d’une puissance de 41 MW participera à la sécurisation du réseau électrique réunionnais, notamment pour ajuster selon les besoins d’EDF l’équilibre offre/demande aux heures de pics de la consommation », poursuit le dirigeant. Concrètement, 41 MW, c’est 50 000 foyers qui pourraient se voir soutenus en cas de forte hausse de consommation. Laquelle s’accroît en parallèle de la démographie réunionnaise, bientôt un million d’habitants.

Le bioéthanol sera produit localement à partir des excédents de mélasse qui n’étaient jusqu’à présent pas valorisés sur l’île. « La valorisation énergétique de l’éthanol dans la turbine à combustion vient renforcer un peu plus la boucle déjà remarquable d’économie circulaire créée autour de la canne à sucre. La filière canne-sucre démontre à nouveau sa polyvalence et sa capacité d’innovation », se réjouit Eric de Bollivier.

Un autre projet sucrier notable est dans les tuyaux, pas énergétique en l’occurrence. Lors de la visite du ministre Stéphane Travert le 12 juillet, une réunion interprofessionnelle a été spécifiquement consacrée à la présentation des projets de développement et d’innovation pour accrocher à la filière de nouveaux débouchés. A cette occasion, Tereos a fait savoir que des études sont en cours pour l’implantation d’une raffinerie de sucre brut sur l’île « à échéance 2021 ». « 100% du sucre destiné à être raffiné le serait localement. L’objectif est de s’affranchir des raffineries européennes », informe Sylvie Lemaire. Pour le groupe, une telle avancée signifierait de substantielles économies.

Enfin, d’autres pistes de réflexion ont été présentées au ministre : amélioration des méthodes de culture canière (interrang), études sur le génome de la canne, approfondissement de la création variétale pour augmenter la densité en sucre… Le centre de recherche eRcanne, créé en 1926 et en partie contrôlé par Tereos, est mondialement connu pour ses avancées sur la recherche variétale : c’est grâce à lui que les variétés de cannes sont de plus en plus riches en sucre. Et c’est donc en lui que Tereos fonde ses espoirs – un mirage pour certains – d’atteindre les 2 millions de tonnes de cannes annuel, contre 1,8 ces dernières années. Bref, le sucre n’a pas encore dit son dernier mot.

4. La canne bio ? « C’est compliqué »

« Le sucre bio peut être un axe stratégique, en particulier à La Réunion. J’en avais discuté, au cours de mon voyage, avec un certain nombre de planteurs. Il est assez facile de passer au sucre bio et la segmentation du marché permettrait à nos producteurs de valoriser leurs produits. » Ces propos très assurés ont été tenus le 17 mars 2016 à l’Assemblée nationale par Stéphane Le Foll, alors ministre de l’Agriculture. Des affirmations qui surprennent tant la canne bio semble éloignée des préoccupations locales.

Bien des caniers s’esclaffent ou s’étranglent à cette perspective. « La canne bio ? Quel intérêt ? Mes cannes se retrouveraient mélangées aux conventionnelles chez Tereos », répond naturellement l’agriculteur et éleveur Patrick Ichabe. Trop cher à produire, puis à écouler sur un marché non identifié, trop d’enherbement… « La canne bio, c’est compliqué, estime Sylvie Lemaire, déléguée générale du syndicat du sucre (Tereos). D’abord, il n’y a pas le marché. Ensuite, on est en zone tropicale et on ne sait pas se passer d’herbicides. Les plantes de service ne suffisent pas. Et puis le coût de main d’oeuvre est trop élevé. C’est possible sur 500 m², pas à grande échelle. La Guadeloupe et l’île Maurice ont essayé mais elles ont abandonné », assure-t-elle. Les obstacles semblent pléthoriques. Industriel, chercheurs, syndicats, et l’immense majorité des planteurs sont unanimes : « La canne bio, c’est compliqué. »

Pourtant, personne n’y est opposé. « Economiquement, on n’a pas d’intérêt à faire de la canne bio. Mais sur le principe, on est plus que pour. Il ne manque pas grand-chose d’ailleurs », reconnaît Bruno Robert, rappelant que la canne n’est pas gourmande en engrais. Même son de cloche du côté de l’industriel Tereos : s’il assure « avoir un intérêt à réfléchir pour se démarquer » dans le futur, il rappelle que la balle est d’abord dans le champ des planteurs, et qu’en outre, il faudrait repenser intégralement le modèle. « La canne bio n’est pas un projet, mais la question a été évoquée en réunion » lors de la venue du ministre Stéphane Travert, mi-juillet, indique même Sylvie Lemaire.

Pour les scientifiques, le problème est d’abord le savoir-faire : « Nous avons deux verrous technologiques pour la canne bio, explique Eric Jeuffrault, directeur du Cirad. Le premier, qu’on est en passe de surmonter, c’est remplacer les engrais chimiques par des engrais organiques. Celui qu’on n’a pas résolu, c’est l’enherbement, les mauvaises herbes autour de la canne. Il faut que l’on essaie car pour le moment, on ne sait pas faire. Si l’on y arrive, il y a un marché important. La canne bio, c’est crédible, mais sur des petites surfaces et dans un horizon de dix ans. »

Les adventices (mauvaises herbes) sont en effet le cauchemar des agriculteurs. Pendant les trois premiers mois de la repousse, elles concurrencent férocement la canne en menaçant son espace et son hydratation.

Pour Philippe Lucas, l’enherbement n’est absolument pas une fatalité, car si, on sait faire. Perché sur les pentes du sud de l’île, au Tampon, ce maraîcher de métier est un fin connaisseur de l’agriculture biologique depuis près de 40 ans. Il exploite avec sa femme Sophie une parcelle de 2,5 ha certifiée AB. Il milite activement pour une évolution vers la canne bio.

Il s’engouffre parmi les feuillages et se penche vers le sol : « regardez, ce n’est pas grand-chose quand même », dit-il en agrippant quelques touffes nuisibles. Les solutions techniques existent, martèle avec force arguments ce formateur en agro-écologie. Elles consistent, entre autre à bien préparer la première plantation : enfouissage des mauvaises semences, faux-semis, et utilisation d’engrais verts. Ceux-ci sont très avantageux dit-il : « ils fertilisent les sols, ils augmentent la biodiversité, ils remplacent à la fois les herbicides et les intrants chimiques et, sont bien plus économiques : 300 euros par ha contre 1000 par ha pour les herbicides. » Et de conclure son argumentaire (ici très résumé) : « Je n’ai rien inventé, ces méthodes sont pratiquées en Inde et en Afrique du Sud. Mais personne ne veut écouter. »

Aujourd’hui, il affirme produire 120 tonnes par ha à 14-15% de richesse en sucre, un très bon rendement. Frustré de voir sa canne naturelle mélangée à l’usine et de crier dans le désert des recettes qui marchent, le couple rêve de monter avec une poignée de caniers une micro-usine de transformation en bio. « Mais on va encore se heurter à tout le monde », soupire-t-il d’avance.

L’île ne compte que deux autres planteurs de canne biologique, qui exploitent aussi de petites parcelles qui n’excèdent pas 3 ha. Mais les Lucas sont formels : le modèle est parfaitement viable à grande échelle. « On a tous les critères pour faire de la canne bio, donc ça se fera. La nouvelle génération y est sensible. Tout le monde en sortirait gagnant. L’eau serait moins polluée, le sucre bio est bien meilleur nutritivement… » Des agriculteurs interrogés s’inquiètent par ailleurs de voir la gamme d’herbicides disparaître progressivement, élevant le coût de ceux qui restent disponibles en rayons…

En attendant, conscient de l’intérêt d’avoir un sucre de qualité certifiée à défaut d’être vert, Tereos envisage plutôt des labels type IGP ou RUP pour créer la différence sur des marchés de niche.

« Entre sucre bio, sucre spéciaux, énergies, il y aura des arbitrages à faire », prévoit déjà Bruno Robert. Rhum, paillage, mélasse, bagasse et bientôt biomasse, la canne est déjà valorisée jusqu’à la moelle, confirmant l’adage local : « tout est bon dans la canne ». Dopée par la recherche, que ce soit pour l’optimisation en sucre ou l’utilisation des sous-produits, la canne réunionnaise a encore bien des ressources à faire valoir et peut envisager l’avenir sereinement, pour peu qu’elle accepte de se repenser.


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