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« On est plus nombreux qu’on le pense » : les « foulards rouges », le groupe Facebook qui dit « non » aux « gilets jaunes »

Créé lundi, le groupe Facebook compte à ce jour près de 2 000 membres. Franceinfo a interrogé John Christophe Werner, son créateur.

Les anti-« gilets jaunes » contre-attaquent. « Fatigué des blocages qui pourrissent le quotidien », un habitant du Vaucluse a décidé de créer le mouvement des « foulards rouges ».

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Le groupe Facebook, qu’il a lancé lundi 26 novembre, compte déjà près de 2 000 membres. John Christophe Werner explique la démarche à franceinfo. 

Franceinfo : Comment vous est venue l’idée de créer le mouvement des « foulards rouges » ?

John Christophe Werner : J’y pensais depuis quelques jours. J’ai fini par créer le groupe Facebook lundi soir en rentrant chez moi. Mais j’étais loin d’imaginer que ça allait prendre. En 48 heures, on est passé de 35 à 1 500 membres. Un truc de dingue ! En toute honnêteté, il n’y a pas vraiment de symbolique derrière le foulard rouge. Je me suis juste dit que c’est quelque chose que beaucoup de gens ont chez eux.

Que reprochez-vous aux « gilets jaunes » ?

Qu’on soit clair, je ne suis pas contre le fait de manifester. C’est un droit et je le respecte. Simplement, il faut aussi respecter ceux qui sont en dehors du mouvement. Et aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Les citoyens sont pénalisés par les blocages. Tous les jours, à cause d’eux, je perds 35 minutes parce qu’ils bloquent l’entrée de l’autoroute à Orange (Vaucluse). Ca suffit ! Dans le groupe, il y a beaucoup de commerçants qui n’en peuvent plus de perdre du chiffre d’affaires. On est plus nombreux qu’on le pense à en avoir marre. 

Capture d\'écran de la page Facebook de l\'initiateur des \"foulard rouges\", le 30 novembre 2018.Capture d’écran de la page Facebook de l’initiateur des « foulard rouges », le 30 novembre 2018. (FACEBOOK / FRANCEINFO)

Que comptez-vous faire concrètement ?

Dans un premier temps, l’idée est de rassembler tous ceux qui en ont ras-le-bol parce qu’on a aussi le droit de dire ce qu’on pense. On essaie de débloquer des ronds-points, mais sans violence, j’insiste. C’est ce que j’ai tenté de faire hier matin à Orange. 

Comment avez-vous été accueilli ?

Bon, ça s’est mal passé, des « gilets jaunes » me sont tombés dessus. Je suis reparti car c’est risqué quand même. Du coup, j’évite de trop montrer mon foulard rouge quand j’approche d’un barrage, par peur des représailles. Depuis que le groupe est lancé, on reçoit des menaces, on nous insulte en messages privés, on nous traite de tous les noms. On nous accuse d’être macronistes, de défendre le gouvernement. 

Que répondez-vous ?

Que c’est faux. Ce qui me rassure, c’est qu’on m’a aussi dit que j’étais d’extrême gauche et d’extrême droite. Mais en fait, il n’y a rien de politique. Alors, ok, à titre personnel, je ne me reconnais pas dans leurs revendications. Mais ça s’arrête là, je n’ai rien à vendre. 

Souhaitez-vous vous aussi être reçu par Matignon ?

Ce n’est pas le but de notre mouvement, on n’a pas de revendications. Sauf celle de dire que les « gilets jaunes » s’y prennent de la mauvaise manière pour se faire entendre. On est en train de diviser les gens, c’est nul.


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