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« Rien ne va ici » : en Tunisie, les manifestations continuent dans la région de Kasserine

Après l’immolation par le feu d’un journaliste en Tunisie, des manifestations et des tensions ont éclaté dans la région de Kasserine à l’ouest du pays. 

Près de huit ans après la révolution en Tunisie, de nouvelles manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes de la région de Kasserine, l’une des plus pauvres du pays. Lundi 24 décembre, un journaliste tunisien s’est immolé par le feu pour protester contre le chômage et la dégradation de la situation économique. Un symbole fort qui rappelle l’immolation de Mohammed Bouazizi en Tunisie en 2011 et qui avait déclenché la révolution. 

Nebil Gassoumi est un instituteur de 38 ans, il a toujours vécu à Kasserine et ces derniers jours, lui aussi est sorti dans la rue pour exprimer son mécontentement. « Rien ne va ici. Le dinar est à un bas niveau et notre vie quotidienne est aussi à un bas niveau même pour ceux qui ont un travail. Tout le monde souffre ici », raconte-t-il. 

Les salaires ne suivent pas le cour de l’inflation, proche de 8% en Tunisie, explique l’instituteur. Le taux de chômage culmine à 15% dans la région de Kasserine où les habitants se sentent tout simplement abandonnés. « Il n’y a pas d’investissement ici » explique Nebil Gassoumi « il n’y a pas de postes pour les demandeurs d’emploi. Il n’y a pratiquement pas d’État. »  

Depuis la révolution, on n’a pas avancé, on a même reculéNebil Gassoumià franceinfo

Ces manifestations sont régulières en Tunisie à l’approche du 14 janvier, date anniversaire de la révolution de 2011, notamment à Kasserine, d’où est parti le mouvement il y a huit ans. Mais Nebil Gassoumi espère que cette année, la contestation va perdurer pour obtenir de réelles améliorations du niveau de vie.


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