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France: la prison de la Santé rouvre ses portes après rénovation

Elle a vu passer entre ses murs l’écrivain Guillaume Apollinaire, le capitaine Alfred Dreyfus ou encore l’assassin du préfet Erignac, Yvan Colonna. La maison d’arrêt de la Santé, la seule prison de Paris, a également été le théâtre d’évasions spectaculaires. Comme celle de l’ennemi public numéro 1 Jacques Mesrine en 1978, qui a franchi l’enceinte à l’aide d’une échelle. Ou celle du braqueur Michel Vaujour, huit ans plus tard, qui s’en est échappé par hélicoptère.

Depuis sa construction en 1867, la prison n’avait jamais été rénovée. Finis les bâtiments insalubres, place à des cellules de 9 m2 – contre 6 m2 auparavant – pourvues de douche et de réfrigérateur, des coursives élargies et du mobilier neuf. Une dizaine de cours de promenade ont aussi été refaites et entourées d’espaces verts. Coût total : 210 millions d’euros.

Téléphones fixes et brouilleurs dans les cellules

Mais la nouveauté, ce sont surtout les téléphones fixes et les brouilleurs de portables qui équiperont les cellules. Une première en France qui fait également figure de test. Le ministère de la Justice compte installer 50 000 téléphones dans le pays d’ici deux ans.

« Ce qui commande la démarche de tous ceux qui rénovent ou reconstruisent des établissements pénitentiaires (…), c’est d’avoir des conditions de détention qui soient dignes, qui permettent de préparer effectivement la sortie », commente Christelle Rotach, la directrice de la maison d’arrêt. Cela implique la création de zones d’activité dans lesquelles les détenus se sentent à l’aise et préparent leur réinsertion : des bibliothèques, des salles de sport, des classes, des ateliers de travail… « On n’a pas à créer une infrastructure qui soit plus écrasante, qui soit au-delà de la privation de la liberté d’aller et venir », estime encore Christelle Rotach.

D’une capacité initiale de 808 places, dont une centaine en quartier de semi-liberté, la prison de la Santé pourrait atteindre dès la fin 2019 un taux d’occupation de 150 %, alors que certaines maisons d’arrêt d’Ile-de-France sont déjà à 200 %. Dans cette perspective, la majorité des cellules ont d’ores et déjà été dotées de deux lits.


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