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« Gilets jaunes » :  » La violence divise le mouvement parce qu’elle dissuade des gens d’y participer », estime Adrien Quatennens

Le député LFI du Nord Adrien Quatennens a estimé, dimanche sur franceinfo, que « les images de violences ne sont pas représentatives » du mouvement des « gilets jaunes » dans son ensemble.

Près de 50 000 personnes se sont rassemblées dans toute la France lors de l’acte 8 du mouvement des « gilets jaunes », samedi 5 janvier. Si la journée a été émaillée par des violences, le député de La France insoumise Adrien Quatennens a préfèré tempérer, dimanche sur franceinfo. Et il salue « ce regain de mobilisation ». 

franceinfo : Comment réagissez-vous aux quelques violences qui ont émaillées les manifestations de samedi un peu partout en France ?

Adrien Quatennens : Je ne suis pas partisan de la stratégie de la violence. La violence divise un mouvement plutôt que de rassembler. Or, le moment nécessite que le peuple se fédère autour d’objectifs politiques. Je ne suis pas favorable aux stratégies de la violence, ni aux intimidations physiques. La violence divise le mouvement parce qu’elle dissuade des gens d’y participer. Je ne suis partisan ni de la violence, ni des formes d’intimidation politique personnelle. C’est le cas de Benjamin Griveaux. J’ai aussi regretté le silence du gouvernement lorsqu’il y a eu plusieurs morts du côté des manifestants, de nombreux blessés. Ça ne profite à personne. Maintenant, la violence n’est pas représentative de ce mouvement.

Selon vous, quelles sont les solutions pour sortir de la crise ?

Il faut que le gouvernement entende raison. Il y a une formidable opportunité dans ce pays, c’est cette « France résignée », dont beaucoup d’observateurs ou d’acteurs politiques passent leur temps de scrutin en scrutin à déplorer qu’il y ait une abstention considérable, que les gens ne s’intéressent pas à la politique. Le mouvement des « gilets jaunes » c’est le peuple qui récupère la chose politique. Emmanuel Macron doit cesser de penser qu’il peut mettre le problème sous le tapis par quelque méthode que ce soit, fusse un « grand débat » qui est d’abord un grand « cause toujours ». S’il n’entend pas le faire je ne vois pas d’autre solution pacifique et démocratique que d’en revenir aux urnes pour trancher ce conflit de légitimité.

La France insoumise n’est-elle pas aussi débordée ?

Ce qui nous intéresse ce n’est pas de savoir de quelle étiquette se revendique ce mouvement, pour qui il vote. Quand on entend aujourd’hui parler d’assemblée citoyenne, de référendum d’initiative citoyenne, de remettre à plat la situation fiscale, ce sont des mots d’ordre que nous avions mis en circulation [lors de la campagne pour l’élection présidentielle]. Que les gens nous récupèrent, c’est l’essentiel. La logique politicienne n’a pas sa place. Le moment est historique. On peut se retrouver chaque samedi à commenter la mobilisation et les quelques violences qui ne sont pas représentatives du mouvement dans son ensemble, s’il n’y a pas une réponse politique à la hauteur des aspirations populaires, alors oui, le mouvement va continuer.


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