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Affaire Kulik : Willy Bardon condamné en appel à 30 ans de réclusion pour viol, enlèvement et séquestration suivis de mort

Même condamnation qu’en première instance. Willy Bardon a été condamné, jeudi 1er juillet, à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises d’appel du Nord, pour le viol en réunion, l’enlèvement, la séquestration et la mort d’Elodie Kulik en 2002. Ses avocats ont immédiatement annoncé son pourvoi en cassation. « La cour a été complètement aveugle à toutes les suppliques de la défense », a de son côté déploré l’un des avocats de Willy Bardon, Gabriel Duménil.

La cour a suivi les réquisitions de l’avocate générale, confirmant la peine prononcée en 2019 par la cour d’assises de la Somme, près de vingt ans après la mort de la directrice d’agence bancaire de 24 ans à Tertry (Somme). Dans la nuit du 10 au 11 janvier 2002, Elodie Kulik « a été extraite très violemment » de sa voiture accidentée en bordure d’une départementale, puis « emmenée » à six kilomètres, pour y être « violée, tuée et brûlée », a relaté l’avocate générale, Pascale Girardon.

« Cette salle résonne encore de [ses] gémissements d’effroi », a frissonné la substitute générale Annelise Cau. Cette nuit-là, Elodie Kulik roule à 60 km/h, « freine sans raison apparente, glisse, fait un tonneau », et appelle les secours, laissant aux enquêteurs un enregistrement de 26 secondes, « crucial », a-t-elle rappelé. On y perçoit « une discussion entre deux hommes », a décrit Annelise Cau. « Le corps martyrisé d’Elodie a désigné » l’un d’eux : Grégory Wiart, dont le sperme retrouvé sur la victime a été identifié en 2012 grâce à une nouvelle technique d’analyse ADN. Décédé en 2003, il n’a jamais été interrogé, et l’enquête s’est tournée vers ses proches.

« Ce qui distingue Willy Bardon » d’autres suspects envisagés, « c’est sa proximité avec Grégory Wiart », qui partageait sa passion du 4×4, des soirées alcoolisées, des femmes, a dit Pascale Girardon. Mais c’est surtout « la reconnaissance de sa voix » dans l’enregistrement par plusieurs proches, notamment cinq personnes placées en garde à vue avec lui, en 2013. Outre cette pièce, « de mauvaise qualité », assimilée par la défense à une « image floue et furtive », il n’existe « aucune preuve » scientifique formelle de la culpabilité de Willy Bardon, avait plaidé mercredi soir l’un de ses avocats, Stéphane Daquo.


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