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Soupçons de conflits d’intérêt : une perquisition a débuté au ministère de la Justice

Cette perquisition est liée aux anciennes activités d’avocat du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.

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Radio France

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Une perquisition a débuté à 9 heures jeudi 1er juillet au ministère de la Justice, place Vendôme à Paris, a appris franceinfo de source proche de l’enquête, confirmant une information du Parisien. Cette perquisition, menée par les gendarmes de la section de recherche de Paris, se déroule dans le cadre d’une enquête de la Cour de justice de la République, portant sur des soupçons de conflits d’intérêt visant le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, liés à ses anciennes activités d’avocat.

Le ministre de la Justice est visé par des plaintes déposées par trois syndicats de magistrats, ainsi que par l’association Anticor. Ils lui reprochent notamment d’avoir lancé en septembre des poursuites administratives contre trois magistrats du Parquet national financier (PNF) qui ont participé à une enquête préliminaire visant à identifier la taupe qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu’ils étaient sur écoute. Tous deux ont depuis été condamnés dans ce dossier à trois ans d’emprisonnement, dont un ferme et ont fait appel. Le PNF avait été mis en cause pour avoir épluché les relevés téléphoniques détaillés (« fadettes ») de ténors du barreau, dont Éric Dupond-Moretti. Il s’était alors emporté contre des « méthodes de barbouzes » et avait déposé une plainte pour « atteinte à la vie privée », avant de la retirer le soir de sa nomination comme garde des Sceaux. C’est le dossier dit des « fadettes ».

Un autre dossier intéresse les enquêteurs et magistrats : celui du magistrat Édouard Levrault, juge d’instruction à Monaco. À peine nommé ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti avait lancé une procédure administrative contre le juge en question, car il avait été choqué par les méthodes du magistrat dans un dossier où lui défendait, comme avocat, un policier soupçonné de corruption. Il avait critiqué les méthodes de « cow-boy » du juge, qui s’était exprimé à la télévision sur cette affaire après son départ forcé de Monaco. 

Le ministre de la Justice a été officiellement écarté de ces enquêtes et de toutes les affaires en lien avec ses anciennes activités d’avocat, en vertu d’un décret de « déport » vers le Premier ministre Jean Castex. Ce dernier a lui déjà été entendu le 7 juin dans l’affaire des « fadettes », en tant que témoin.


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