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Guerre en Ukraine : ce qu’il faut retenir du discours de Vladimir Poutine après les référendums d’annexion dans quatre régions

Des citoyens russes, « pour toujours ». C’est ainsi que Vladimir Poutine a qualifié, vendredi 30 septembre, les habitants des régions de Donetsk et Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, et de Kherson et Zaporijia, dans le sud du pays. A l’issue d’un discours de 45 minutes, le président russe a officiellement signé l’annexion de ces quatre territoires ukrainiens. Les référendums organisés dans ces régions par les autorités prorusses se sont soldés, selon ces dernières, par des victoires du « oui », avec des scores compris entre 87% et 99%.

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Ces résultats ne sont reconnus ni par Kiev, ni par la communauté internationale, qui qualifient ces votes de « parodie ». Lors de sa prise de parole, solennelle et martiale, Vladimir Poutine a livré une violente diatribe contre l’Occident. L’autocrate russe est en revanche resté très flou sur les contours territoriaux de l’annexion de ces quatre régions, que la Russie n’occupe pas entièrement. Voilà ce qui peut être retenu de son discours.

Il a signé l’annexion de quatre régions

« Les habitants des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia sont nos citoyens, nos citoyens pour toujours », a clamé Vladimir Poutine. « Des référendums ont eu lieu. (…) Des choix ont été faits, qui ne laissent aucun doute quant à la volonté de millions de gens, a-t-il également affirmé. Le droit à l’autodétermination des peuples est un droit inaliénable. » Vladimir Poutine n’a toutefois pas précisé quels pourraient être les contours de ces futures régions, qui ne sont pas entièrement contrôlées par les forces russes.

Le discours s’est tenu devant un parterre d’officiels, dont les chefs des régions séparatistes d’Ukraine, le vice-président russe Dmitri Medvedev et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Quelques hauts-gradés de l’armée, des membres de l’Eglise orthodoxe russe, ainsi que le président tchétchène Ramzan Kadyrov étaient également présents.

Après sa prise de parole, le président russe et quatre représentants des régions annexées ont signé des accords d’accession officialisant selon eux l’appartenance de ces territoires à la Russie. L’hymne national du pays a ensuite résonné dans la salle du Kremlin où avait lieu la cérémonie. 

Il a appelé Kiev à cesser les combats

Immédiatement après l’annonce officielle de l’annexion, Vladimir Poutine a exigé de l’Ukraine qu’elle « cesse toutes les actions militaires » et « retourne à la table des négociations ». Le résultat des référendums « ne sera pas discutable », a ajouté le chef du Kremlin. « Kiev doit considérer aujourd’hui avec respect le choix libre du peuple », a-t-il poursuivi, arguant que c’était « la base » d’un chemin « vers la paix ».  

Une posture de « paix » qui souffre déjà de menaces. Vladimir Poutine a également signifié que la Russie allait « défendre [ses] terres par tous les moyens », sous-entendant qu’il pourrait aller jusqu’à l’utilisation de l’arme nucléaire. « Le peuple a fait son choix avec détermination. Je veux que l’Occident le comprenne bien », a-t-il ensuite répété.

Un avertissement délivré alors que les dirigeants de l’Union européenne publiaient au même moment un communiqué dans lequel ils affirment qu’ils « ne reconnaîtront jamais les référendums illégaux que la Russie a organisés ». Ils qualifient également l’annexion de ces quatre régions d’« illégale ».

Il s’est emporté contre les Etats-Unis

Près de la moitié de la prise de parole du dirigeant russe a été consacrée à des salves d’attaques verbales, dirigées tout à la fois contre les États-Unis, l’Europe, et les pays de l’ex-URSS ralliés à l’Occident. D’après Vladimir Poutine, Washington mènerait une bataille contre la Russie dans le but de « maintenir son diktat néocolonial à coup de dollars » pour « piller le monde entier » et faire de la Russie « une colonie ». « C’est de là que vient cette guerre hybride », s’est emporté Vladimir Poutine.

L’Union européenne et les pays baltes alliés de l’Ukraine ont quant à eux été décrits comme des « esclaves » à la solde des Etats-Unis. Le président russe a enfin accusé les Occidentaux d’être à l’origine des explosions – qualifiées par Vladimir Poutine d’« actes de diversion » – qui ont provoqué des fuites importantes dans les gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits pour acheminer le gaz russe en Europe.


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