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Manifestations en Iran : le régime annonce avoir arrêté plusieurs étrangers liés à la mobilisation

Trois semaines après le début des manifestations en Iran, les autorités ont annoncé vendredi 30 septembre l’arrestation de plusieurs étrangers qui seraient, selon elles, liées au mouvement de contestation déclenché par la mort d’une jeune femme arrêtée par la police des mœurs.

Dans un communiqué, le ministère iranien des Renseignements a annoncé l’arrestation de « neuf ressortissants d’Allemagne, de Pologne, d’Italie, de France, des Pays-Bas, de Suède, etc ». Selon lui, ils ont été interpellés « sur les lieux d’émeutes ou y ont été mêlés ». Depuis le début des manifestations, les autorités iraniennes accusent des forces à l’étranger, parmi lesquelles les Etats-Unis, leur ennemi juré, d’être derrière les rassemblements ou de les attiser.

Les manifestations ont débuté après le décès le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de l’Iran qui oblige notamment les femmes à porter le voile islamique. Le pouvoir, qui dément toute implication des forces de l’ordre dans la mort de cette femme de 22 ans, fustigent les manifestants qualifiés d’« émeutiers », faisant état de centaines d’arrestations.

Dans le même temps, Iran International, une chaîne de télévision en persan basée à Londres, a diffusé vendredi plusieurs vidéos, que l’AFP ne pouvait pas dans l’immédiat authentifier, montrant la répression de manifestations. A Zahedan, dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), des hommes ont essuyé des tirs alors qu’ils jetaient des pierres sur un commissariat, d’après d’autres images diffusées par Iran International. L’ONG Iran Human Rights, basée à Oslo, a affirmé qu’un certain de nombre de personnes avaient été tuées à Zahedan.

Dans le même temps, la télévision d’Etat iranienne a affirmé que des hommes armés y avaient ouvert le feu vendredi et lancé des cocktails Molotov sur un commissariat. « Plusieurs policiers et des passants ont été blessés dans les échanges de tirs », a-t-elle ajouté. Le chef de la police du Sistan-Baloutchistan a déclaré à la télévision officielle que trois commissariats de cette province avaient été attaqués, sans donner de bilan.

Selon l’agence de presse iranienne Fars, environ 60 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations, tandis que l’ONG Iran Human Rights a fait état d’au moins 83 morts. Amnesty International a dénoncé un recours par les forces de l’ordre à une violence « impitoyable », citant l’utilisation de balles réelles et billes de plomb, des passages à tabac et des violences sexuelles à l’encontre des femmes. Les autorités ont fait état de l’arrestation de plus de 1 200 manifestants depuis le 16 septembre. Des militants, des avocats et des journalistes ont également été interpellés, d’après des ONG.


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