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Le Haut Commissariat pour les réfugiés menace de réduire ses programmes face à la pénurie de fonds

Il fait part de son inquiétude, alors que plus de 100 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde cette année. Le chef du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a affirmé que son organisation risquait de devoir réduire drastiquement ses programmes face à la pénurie de fonds, lunid 10 octobre.

S’exprimant au début de la réunion annuelle du comité exécutif de l’agence de l’ONU, Filippo Grandi a fait part de son inquiétude quant à la situation financière de l’agence. Il a souligné que la guerre en Ukraine avait mis l’organisation sous pression, et a appelé « tous les donateurs » à être plus généreux.

« Si nous ne recevons pas au moins 700 millions de dollars supplémentaires (…) d’ici la fin de l’année, nous serons contraints de procéder à des coupes sévères avec des conséquences négatives et parfois dramatiques pour les réfugiés et les communautés d’accueil », a-t-il averti.

Selon Filippo Grandi, la guerre en Ukraine a provoqué « la crise de déplacement la plus importante et la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale », alourdissant les dépenses de l’organisation de plus d’un milliard de dollars et portant son budget annuel à 10,7 milliards (plus de 11 milliards d’euros).

Le chef du HCR a salué la générosité des donateurs face à la guerre en Ukraine, mais il a souligné que cela a un impact négatif sur les fonds apportés à d’autres crises, contrairement à ce qu’avaient promis les pays donateurs. L’organisation manque ainsi cruellement de fonds pour répondre aux graves crises de réfugiés provoquées par des conflits ou troubles en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud et dans la région du Sahel.

Les fonds destinés à aider les millions de réfugiés syriens arrivés dans les pays voisins de la Syrie sont « au plus bas niveau jamais atteint », a également averti Filippo Grandi. 

Ces dernières années, le HCR est parvenu à augmenter les fonds qu’il recueille auprès de sources privées, qui sont passés de 421 millions de dollars en 2019 à plus d’un milliard de dollars cette année. Mais Filippo Grandi a souligné qu’en tant qu’agence des Nations unies créée par les Etats-membres, « nous ne pouvons pas dépendre de la seule bonne volonté des particuliers ou des entreprises ».


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