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Guerre en Ukraine : « On est en train de dérouiller la deuxième armée du monde », raconte un policier ukrainien devenu soldat

Kalachnikov en bandoulière, une crosse aux couleurs de l’Ukraine dans les mains, Sacha combat aujourd’hui sur le front de la guerre. Avant, il était policier à Vinnytsia, à l’ouest du pays. Il avait donc quelques notions du maniement des armes. « J’ai étudié ça à l’école de police il y a longtemps« , raconte-t-il. Sacha fait partie des nombreux Ukrainiens qui se sont formés à la guerre, pour aller défendre leurs pays. Des hommes et des femmes devenus militaires sur le tas et qui donnent un avantage certain à l’armée ukrainienne. 

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Sacha a appris le métier de soldat loin de l’Ukraine, sur la base militaire de Lydd, au sud-est de l’Angleterre. C’était en juin dernier, il était avec 2 000 autres volontaires de son pays. Sur cette base, il a appris « d’abord les premiers soins, la médecine d’urgence, comment s’approcher d’un blessé« . « On ne peut pas se précipiter, par exemple s’il est allongé et qu’il ne vous voit pas, il va entendre vos pas et il peut vous tirer dessus, donc il faut ramper, lui parler, expliquer que nous sommes dans le même camp et qu’on veut l’aider« , explique-t-il. Il convient que « tout cela n’est pas évident » et que cette formation était indispensable. Il a pu profiter des savoir-faire des soldats européens.

« En Europe, il y a de très bons professionnels, il faut qu’on s’en inspire, surtout lorsqu’ils nous enseignent le maniement de leurs armes, c’est super. »

Sacha

à franceinfo

Ces entraînements ont été difficiles à suivre : « La première semaine était très intense et épuisante pour qu’on s’habitue au combat. Nous avions de petites pauses d’une dizaine de minutes, une demi-heure pour déjeuner et de 7 heures à 21 heures, nous ne faisions que nous entraîner. Ils nous ont formés à ça.« 

En tout, Sacha a suivi trois semaines de formation. Les deux tiers consacrés au travail tactique et le reste à la médecine de guerre. Et cela porte ses fruits sur le terrain. Sacha est sur le front de Kherson depuis quatre mois. Avec huit autres artilleurs, il attend, caché sous le toit d’une station-service, un ordre et des coordonnées pour avancer vers le front des combats. L’objectif : envoyer les roquettes de son lance-missiles sur les positions russes. 

« Nous sommes désormais une des meilleures armées. La preuve : on est en train de dérouiller la deuxième armée du monde. Oui, on peut dire que nous sommes une des meilleures armées du monde« , s’enthousiasme-t-il. De sa formation au Royaume-Uni, Sacha a gardé une devise : « Expérience, confiance en soi et intelligence. » Le triptyque du bon soldat; selon lui. 

Un soldat ukrainien raconte sa formation – Le reportage de Thibault Lefevre

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