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Election présidentielle au Brésil : des partisans de Lula affirment que le camp Bolsonaro « insinue le doute » dans l’esprit des électeurs

Un jour de vote fébrile et sous haute surveillance. C’est le climat qui règne autour de l’élection présidentielle au Brésil de ce dimanche 30 octobre, qui départagera le président sortant d’extrême droite, Jaïr Bolsonaro, et la gauche ouvrière de Lula. Les partisans du premier n’hésitent pas à entretenir une certaine ambiguïté sur le respect des résultats en cas de défaite, comme l’a constaté franceinfo à Sao Paulo.

>>Présidentielle au Brésil : un débat à couteaux tirés entre Lula et Bolsonaro pour finir la campagne

Car même si la dernière déclaration de Jaïr Bolsonaro, vendredi soir à l’issue du débat, avait le mérite d’être claire : « Il n’y a aucun doute ! Celui qui a le plus de votes l’emporte ! C’est cela la démocratie« , le doute persiste. Le président sortant a régulièrement remis en cause le système électoral et la fiabilité des urnes électroniques. 

Il peut avoir des tentatives de fraude, estime le directeur de la radio Jovem Pan, elle-même rappelée à l’ordre pendant la campagne. Mais soupçonner le système des urnes électronique est une aberration, affirme Jairinho Mattos : « Elles ont toujours été très fiables ! Bolsonaro a été élu cinq ou six fois avec ces urnes. Pareil pour ses fils, le sénateur et le conseiller municipal.« 

« C’est cela qui me fait le plus peur : insinuer le doute et dissuader les Brésiliens de voter. Notre système doit être démocratique »

Jairinho Mattos, directeur de la radio brésilienne Jovem Pan

à franceinfo

Insinuer le doute, c’est justement le fonds de commerce de Jaïr Bolsonaro, souligne l’avocat Sydney Sanchez : « Le gouvernement Bolsonaro a besoin de ce discours pour parler avec sa base électorale. L’instabilité est un thème sur lequel il se sent à l’aise. Toutes les institutions doivent donc s’inquiéter de ce vote. C’est un moment sensible, délicat et le rôle des institutions démocratiques, de la société civile, c’est accompagner et reconnaître le résultat des urnes, quel qu’il soit.« 

Ces dernières heures certains partisans ont démontré qu’ils n’étaient pas de cet avis. L’un des fils Bolsonaro, Eduardo, a tenté d’ajourner l’élection. Plus insensé encore : la députée fédérale Carla Zambelli a été filmée hier avec une arme [voir ci-dessus]. Plusieurs vidéos, relayées ici par la députée fédérale socialiste Tabata Amaral, la montre en train de pointer son arme sur un électeur de Lula, au mépris du calme et de l’apaisement qu’exige le processus démocratique.

Au Brésil, le second tour de l’élection présidentielle se déroule sous tension – Reportage à Sao Paulo d’Olivier Poujade

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