Mexique: les alebrijes, figures magiques des défilés du «jour des morts»

Publié le : 01/11/2022 – 12:31

À l’occasion de la fête des morts, les alebrijes, ces sculptures représentant des créatures hybrides, ont envahi la capitale Mexico, qui a consacré un défilé sur l’avenue Reforma aux plus grands spécimens.

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Avec notre correspondante à Mexico, Gwendolina Duval

Fabriqués traditionnellement en bois, carton ou papier, les alebrijes représentent des monstres ou des animaux chimériques aux couleurs vives, symbole des esprits d’un autre monde. Ces créatures imaginaires font partie de la culture populaire du Mexique et témoignent de la magie et de la joie qui règne au Mexique en cette période.

« Cet alebrije a un corps de chien mexicain. Il a une tête d’éléphant, des écailles et des pattes de jaguar. Il a des crânes aussi pour représenter le jour des morts », décrit Jatziry Sanchez. La chimère gigantesque mesure plus de trois mètres. Comme elle et ses proches, plus de 200 artistes se sont saisis du savoir-faire populaire des alebrijes pour créer ces sculptures immenses qui défilent dans les rues de Mexico.

« Zoologie fantastique »

« Il s’agit d’une zoologie fantastique. Cela a à voir avec les origines du bien et du mal », décrit Walther Boelsterly, du musée d’art populaire de Mexico. C’est l’imagination qui est la base de chaque alebrije. « Ici, nous les adaptons et les adoptons. » Les alebrijes sont nés dans les années 1930 dans les délires de l’artiste mexicain Don Pedro Linares. La légende raconte que, malade d’un ulcère, Linares a été pris de visions et qu’il aurait décidé de leur donner une forme artistique. Le célèbre peintre Diego Rivera a fait l’acquisition de trois alebrijes, ces œuvres dont personne ne voulait au départ devenant peu à peu très populaires dans le pays.

Les alebrijes sont considérés comme des guides spirituels au Mexique. Leur magie est particulièrement précieuse au moment de célébrer les morts. « Le rapport, c’est surtout l’esthétique : l’utilisation de beaucoup de couleurs, vives, la célébration des images qui nous permettent d’affronter les peurs, explique Rafael Ruiz. Dans ce cas, ce sont les bêtes sont les bêtes fantastiques, et le jour des morts, eh bien, c’est la mort. Il s’agit de les célébrer et les respecter comme telles. »

À ses côtés, il y a un chien monumental et coloré. « Celui-là s’appelle un Kanan. Son nom signifie gardien. Son rôle est de protéger les gens de notre communauté. »


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