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14 maires de gauche appellent à ne plus financer les énergies fossiles : « Nous choisirons les partenaires les plus vertueux », explique le maire de Bordeaux

« Nous choisirons les partenaires financiers qui nous semblent les plus vertueux sur le terrain de l’éco-responsabilité et de la transparence », explique dimanche 6 novembre sur franceinfo Pierre Hurmic, maire écologiste de Bordeaux. A l’occasion de la COP27, la 27e conférence des Nations Unies pour le climat, il signe, avec 13 autres maires de gauche, une tribune dans le Journal du dimanche pour demander aux banques de ne plus financer de projets de développement des énergies fossiles.

« Le dérèglement climatique et les inégalités tuent, et tueront d’autant plus que nous échouons à respecter les engagements de l’Accord de Paris. Cette réalité, nous en voyons déjà les effets sur nos territoires et nos administrés », écrivent les 14 signataires dans le JDD.

franceinfo : Que demandez-vous dans cette tribune ?

Pierre Hurmic : On demande aux banques de s’associer aux efforts que nous, collectivités locales, faisons pour être à la lueur des exigences climatiques actuelles car nous avons nous-mêmes un souci de cohérence avec nos propres politiques. Par exemple, quand j’ai été maire en juillet 2020, j’ai pris un engagement : déclarer l’urgence climatique à Bordeaux. Ce qui signifiait clairement que toutes les décisions qui allaient être prises par la nouvelle municipalité devaient être prises en étudiant leurs impacts climatiques. Les partenaires de la Ville doivent nous aider à répondre à cet impératif. Nous voulons des partenaires financiers exemplaires, nous recherchons prioritairement des financements éthiques et écoresponsables.

Pourquoi vous visez directement les banques dans cette tribune ? Si des projets de développement des énergies fossiles existent aujourd’hui, c’est souvent parce qu’ils ont été autorisés par des élus préfets, voire les deux ?

Un rapport d’Oxfam [Comment les banques françaises aggravent le changement climatique ?, publié le 3 mai 2022] indique clairement que leur contribution au dérèglement climatique est extrêmement importante, dans la mesure où les banques financent largement des entreprises très impliquées dans les extractions d’hydrocarbures notamment. Les banques ont une très lourde responsabilité dans l’empreinte carbone de nos pays. Donc, nous avons visé principalement ce type de partenaires.

Vous pensez qu’une tribune signée par 14 maires de France peut avoir une force de persuasion suffisante ?

La tribune, c’est une façon de faire connaître les engagements qui ont été pris par ces villes. Ce n’est pas qu’une déclaration d’intention. À Bordeaux, dans une délibération du conseil municipal, votée à l’unanimité le 12 juillet dernier, nous avons décidé de leur [aux banques] soumettre tous les ans un questionnaire. Il nous permettra d’apprécier les efforts qu’elles font en matière de transparence financière, de responsabilité sociale et environnementale. C’est un questionnaire qu’on a travaillé avec les banques. Quand on parle de transparence, il faut qu’elle soit mutuelle. Et nous voulons arriver à une mise en concurrence vertueuse. Nous choisirons effectivement les partenaires financiers qui nous semblent les plus vertueux sur le terrain de l’éco-responsabilité et de la transparence.

Liste des signataires de la tribune dans le JDD : Anne Hidalgo, maire de Paris – Grégory Doucet, maire de Lyon – Eric Piolle, maire de Grenoble – Nathalie Appéré, maire de Rennes – Pierre Hurmic, maire de Bordeaux – Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg – Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers – François Astorg, maire d’Annecy – Christian Métairie, maire d’Arcueil – Anne Vignot, maire de Besançon – Jean-François Débat, maire de Bourg-en-Bresse – Bruno Bernard, métropole de Lyon – Florence Jardin, présidente du Grand Poitiers – Emmanuel Denis, maire de Tours et Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne.


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