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Coupe du monde 2022 : les outsiders à surveiller

Balayons d’abord d’un coup d’œil la liste des favoris au titre suprême. Malgré nos inquiétudes franco-françaises, les Bleus sont évidemment sur la première marche des nations à surveiller, en tant que champions du monde en titre, et avec un arsenal offensif composé du Ballon d’or et du prodige le plus recherché de la planète.

Le Brésil de Neymar et l’Argentine de Messi complètent cette liste, avec l’Espagne et l’Allemagne, deux nations européennes qu’il ne faut jamais oublier.

Et si c’était l’année de la Belgique ?

Ils sont tellement forts, si séduisants dans le jeu et tout en haut du classement Fifa (2es) que l’on aurait tendance à les placer au rang de favoris. Mais difficile d’offrir ce qualificatif à la Belgique qui n’a jamais encore gagné la Coupe du monde. L’exigence de cette compétition est telle que seules huit nations ont été titrées en vingt et une éditions. Deux pays européens ont toutefois étendu ce club très fermé des champions du monde lors des trente années précédentes : la France (1998 et 2018) et l’Espagne (2010). Sinon, de l’Uruguay (1930) à l’Argentine (1978), tous les autres précédents détenteurs de l’ex-coupe Jules-Rimet l’ont été pour la première fois entre les années 1930 et les années 1970.

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Même si le classement Fifa est largement critiqué – en effet, il ne prime pas spécialement les équipes titrées, mais cumule tous les résultats enregistrés au cours de l’année, mais lorsqu’il s’agit de matchs amicaux sans intérêt ou d’une Ligue des nations à l’intérêt guère supplémentaire –, on ne peut ignorer la constance des Diables rouges. Longtemps premiers de ce classement, les Belges sont désormais seulement devancés par le Brésil.

Demi-finalistes de la dernière édition, les Belges avaient été battus par la France en jouant un merveilleux football. Après avoir terminé troisièmes de la compétition, ils n’ont malheureusement pas concrétisé les espoirs placés en eux en étant éliminés dès le stade des quarts de finale à l’Euro. Si certains joueurs ne sont plus aussi dominants qu’avant (Hazard, Lukaku, Alderweireld, Vertonghen…), la Belgique peut malgré tout compter sur ses deux mégastars : Thibaut Courtois, le meilleur gardien du monde, et Kevin de Bruyne, passeur décisif en série de Manchester City et quatrième du dernier ballon d’or. Et, comme il y a quatre ans, les Diables Rouges seront épaulés par un champion du monde français, puisque Thierry Henry est l’adjoint de Roberto Martinez, le sélectionneur.

En phase de poules, la Belgique affrontera le Canada, le Maroc et la Croatie (poule F).

Les Pays-Bas, une revanche à prendre

Depuis le retour de la légende Van Gaal à la tête de la sélection en novembre 2021, les Oranje n’ont pas perdu le moindre match. Au coup d’envoi de ce Mondial, les Néerlandais rêvent de connaître enfin le succès. Depuis l’Euro 1988, les Pays-Bas n’ont rien gagné.

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Finalistes en 2010, demi-finalistes en 2014, les coéquipiers de l’ancien Lyonnais Memphis Depay ont ensuite connu un long trou d’air, avec deux non-qualifications successives, à l’Euro 2016 puis au Mondial 2018. Enfin de retour sur la scène mondiale, les Oranje peuvent espérer créer la surprise avec une génération dorée, portée notamment par les épopées de l’Ajax Amsterdam en Coupe d’Europe : Frenkie de Jong, Mathis de Ligt, mais aussi Xavi Simons, Jeremie Frimpong et le défenseur central de Liverpool Virgil Van Dijk.

En phase de poules, les Pays-Bas affronteront le Qatar, l’Équateur et le Sénégal.

Portugal, dernière chance pour Ronaldo

En s’alignant avec le Portugal, Cristiano Ronaldo entre dans le cercle ultra-fermé des légendes ayant disputé cinq éditions de la Coupe du monde, avec Antonio Carbajal (Mexique), Lothar Matthäus (Allemagne), Gianluigi Buffon (Italie) et Rafael Marquez (Mexique). La présence du quintuple Ballon d’or dans la sélection de Fernando Santos incite forcément à penser au Portugal comme un outsider, même si l’état de forme de Cristiano inquiète, mentalement et physiquement. Peu avant de s’envoler pour le Qatar, CR7 a ouvertement déclaré la guerre à l’état-major de son club, et Manchester United pourrait casser le contrat de son ancien chouchou. Champion d’Europe en 2016, Cristiano Ronaldo n’a guère brillé en Coupe du monde. En 17 rencontres, il a marqué seulement 7 buts, tous en phase de poules. En 514 minutes, CR7 n’a jamais marqué lors d’un match à élimination directe. Et si c’était pour cette année ?

En phase de poules, le Portugal affrontera le Ghana, l’Uruguay et la Corée du Sud (poule H).

La forteresse danoise

Seulement éliminés par les futurs finalistes au bout d’une séance de tirs au but épique, en 2018, les Danois ont impressionné lors de l’Euro 2021. Après le malaise cardiaque de Christian Eriksen, les footballeurs du Nord ont atteint les demi-finales du championnat d’Europe, pour la première fois depuis leur victoire en 1992. Le Danemark arrive au Qatar avec une collection de talents (Damsgaard, Dolberg, Olsen…), de joueurs d’expérience (Eriksen, Braithwaite, Wass…) mais surtout une solidité défensive remarquable : zéro but encaissé lors des huit matchs de qualification. Didier Deschamps, qui a coutume de dire qu’une Coupe du monde se gagne en défense, l’a probablement remarqué.

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En phase de poules, le Danemark affrontera la France (samedi 26 novembre à 17 heures, heure française), l’Australie et la Tunisie (poule D).

Les joyaux de Serbie

Jeune nation dans l’histoire de la Coupe du monde, la Serbie affiche un nombre impressionnant d’individualités à l’aise face au but ou dans les trente derniers mètres : Mitrovic, Vlahovic, Milinkovic-Savic, Tadic, Kostic… L’homme chargé de faire jouer toutes ces pépites ensemble est Dragan Stojkovic, ancien milieu offensif de l’Olympique de Marseille 1990-1994) et de la Yougoslavie.

En phase de poules, la Serbie affrontera le Brésil, le Cameroun et la Suisse (poule G).

L’étonnant Canada

Et si la surprise venait du Canada ? Trois ans et demi avant d’accueillir une partie de la Coupe du monde sur leur sol, les Nord-Américains se sont qualifiés pour la première fois depuis trente-six ans. Dans un groupe relevé, le Canada pourra s’appuyer sur ses deux vedettes : Alphonso Davies (Bayern Munich) et Jonathan David (Lille).

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En phase de poules, le Canada affrontera la Belgique, le Maroc et la Croatie.
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