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REPORTAGE. « On ne saurait plus où se cacher », s’inquiète une mère de famille après les frappes sur la centrale de Zaporijjia

Qui a tiré sur la centrale nucléaire ? Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a dénoncé dimanche des tirs « délibérés et ciblés » contre la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, appelant à « arrêter cette folie« . La Russie et l’Ukraine se sont à nouveau accusées mutuellement dimanche d’avoir bombardé cette centrale nucléaire située dans le Sud ukrainien et occupée militairement par l’armée russe. « Des explosions ont eu lieu sur le site de cette centrale nucléaire majeure, ce qui est complètement inacceptable« , a déclaré Rafael Grossi, dans un entretien à la chaîne française BFMTV.

>> Guerre en Ukraine : les frappes sur la centrale de Zaporijjia doivent « s’arrêter immédiatement », implore le directeur de l’AIEA

Une situation qui met les nerfs de la population à rude épreuve. Yuri, un militaire ukrainien d’une quarantaine d’années, s’apprête à repartir dans les tranchées, au sud de l’Ukraine. L’annonce de puissantes explosions dimanche 20 novembre dans le secteur de la centrale nucléaire Zaporijjia est d’autant plus préoccupante à ses yeux que son armée met la Russie en difficulté.  Il craint plus que jamais la réaction de l’animal blessé face à cette contre-offensive : « Ils ne veulent pas comprendre qu’ils sont foutus ! Oui, bien sûr que le nucléaire nous fait peur. Prenez l’exemple de Tchernobyl. »

« Je ne sais pas à quoi pensent les Russes. Ils sont cinglés. En réalité, je vais vous dire, c’est un troupeau de crétins ! » »

Yuri, soldat ukrainien

à franceinfo

Aux côtés de Yuri, sa femme. Genia et leurs deux enfants de 13 et 12 ans. Toute la famille vit depuis le début de la guerre dans un abri. « En cas d’accident, on ne saurait même plus où se cacher, glisse Genia. Notre sous-sol, là, ne servira à rien contre les radiations ». La mère de famille se rend régulièrement sur les lignes de front pour alimenter son mari et ses compagnons. 

Âgée de 33 ans, si elle est téméraire, bien plus que les bombes, Genia craint désormais une catastrophe nucléaire. Les larmes lui montent aux yeux, alors que son mari repart pour les tranchées. Elle doit désormais, en plus, affronter la crainte du nucléaire : « Pendant une guerre, on s’inquiète encore plus pour nos enfants. Nous, au moins, on a un peu vécu. Mais nos enfants, eux, ils n’ont encore rien vécu. »

L’inquiétude des habitants de Zaporijjia après les frappes sur la centrale nucléaire : le reportage de Maurine Mercier

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