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EN IMAGES. Coupe du monde 2022 au Qatar : brassard « One Love », boycott de l’hymne iranien, genou à terre… Le début très politique du Mondial

La Coupe du monde au Qatar s’est ouverte, dimanche 20 novembre, dans un contexte particulier. Ce Mondial, marqué par de nombreuses aberrations humaines, sociales et écologiques, suscite de vives réactions.

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Il a ainsi déjà été marqué par la polémique sur le brassard « One Love » et la prise de position des Anglais, qui ont posé un genou à terre avant leur match, mais aussi par le geste fort des Iraniens, qui ont refusé de chanter leur hymne en soutien aux victimes de la répression par le régime. Franceinfo fait le point sur ce début de Mondial très politique.

Polémique autour du brassard « One Love »

Elles ont finalement cédé. Sept sélections européennes (Allemagne, Angleterre, Belgique, Danemark, Pays-Bas, pays de Galles et Suisse) ont finalement annoncé lundi qu’elles renonçaient à faire porter à leurs capitaines le brassard « One Love », orné d’un cœur arc-en-ciel. Cet abandon de dernière minute a été motivé par la menace de sanctions sportives de la part de la Fédération internationale de football (Fifa).

Le capitaine de l'équipe d'Allemagne, Manuel Neuer, porte le brassard "One Love" lors d'un match amical contre Oman à Mascate (Oman), le 16 novembre 2022. (CHRISTIAN CHARISIUS / DPA)

Le capitaine de l'équipe d'Allemagne, Manuel Neuer, porte le brassard "One Love" lors d'un match amical contre Oman à Mascate (Oman), le 16 novembre 2022. (CHRISTIAN CHARISIUS / DPA)

Ce brassard, symbole de la lutte contre les discriminations et notamment contre l’homophobie, était né en réaction au racisme. En septembre, neuf sélections européennes – la France a annoncé qu’elle renonçait à ce brassard avant la Coupe du monde – avaient décidé de l’adopter durant le Mondial au Qatar, pays qui pénalise les relations homosexuelles. La Fifa s’est justifiée, renvoyant vers un article du règlement de la Coupe du monde qui précise que « seuls les brassards de capitaine fournis par la Fifa sont autorisés ».

Les Iraniens boycottent leur hymne

C’est un moment fort du Mondial, un instant qui dépasse le football. A quelques minutes de leur entrée en lice, les 11 joueurs iraniens sont restés impassibles et se sont abstenus de chanter leur hymne national, lundi à Doha (Qatar). Pendant cet hymne, les caméras ont brièvement montré le visage d’une spectatrice d’une cinquantaine d’années, voile blanc sur la tête, le visage baigné de larmes. Sardar Azmoun, star de l’équipe qui avait dénoncé sur les réseaux sociaux la répression dans son pays, s’est également abstenu sur le banc.

Les joueurs de l'Iran écoutent leur hymne national sans chanter, le 21 novembre 2022 au stade international de Khalifa, à Doha (Qatar). (FADEL SENNA / AFP)

Les joueurs de l'Iran écoutent leur hymne national sans chanter, le 21 novembre 2022 au stade international de Khalifa, à Doha (Qatar). (FADEL SENNA / AFP)

Depuis la mort, le 16 septembre, de la jeune Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs à Téhéran pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire strict imposé par la République islamique, les manifestations se multiplient en Iran. Et le refus de chanter l’hymne national est devenu l’un des leviers utilisés par les sportifs iraniens pour manifester leur soutien au mouvement de contestation. 

Le 27 septembre, les joueurs iraniens vêtus de grandes parkas noires avaient caché les couleurs de leur pays et refusé de chanter leur hymne lors d’un match amical de préparation à la Coupe du monde disputé en Autriche, contre le Sénégal.

Les joueurs anglais posent un genou à terre

Quelques minutes après le geste fort des Iraniens, leurs adversaires anglais ont eux aussi politisé le sport. Les footballeurs des Three Lions ont posé un genou à terre juste avant le coup d’envoi du match, lundi, pour défendre les droits humains et lutter contre les discriminations. « C’est un geste fort qui va faire le tour du monde, et qui est notamment destiné aux jeunes, pour leur dire que l’inclusivité est très importante« , avait expliqué dimanche le sélectionneur anglais, Gareth Southgate.

Harry Maguire et les jouers de l'équipe d'Angleterre ont posé le genou à terre avant leur entrée en lice face à l'Iran, le 21 novembre à Doha (Qatar). (ALEX PANTLING - THE FA / THE FA COLLECTION)

Harry Maguire et les jouers de l'équipe d'Angleterre ont posé le genou à terre avant leur entrée en lice face à l'Iran, le 21 novembre à Doha (Qatar). (ALEX PANTLING - THE FA / THE FA COLLECTION)

« On en a discuté et nous sentons que nous devons continuer à défendre ces valeurs, comme nous l’avons fait précédemment », a précisé le sélectionneur. Ce geste des joueurs, pour montrer leur opposition au racisme et aux discriminations, est également effectué à certaines occasions par les clubs de Premier League, dont sont issus une majorité des joueurs anglais.


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